Le temps de sommeil optimal varie selon les cultures

C'est ma santé Martin Ducret Le samedi à 7h22, 9h22, 11h22, 13h22, le dimanche à 7h20, 9h20, 11h20, 13h20

La durée idéale de sommeil n’est pas universelle. Une récente étude internationale montre que le temps de repos varie sensiblement d’un pays à l’autre, influencé par les habitudes culturelles.

Martin Ducret

Radio France

Publié le 11/05/2025 10:00

Temps de lecture : 3min

Les heures de sommeil varient considérablement selon les cultures. (SOUTH_AGENCY/ Getty)

Sur un panel de 5 000 personnes dans 20 pays différents, les heures de sommeil varient considérablement d’une culture à l’autre. Par exemple, la moyenne au Japon est de 6h18, au Mexique de 7h12 minutes, et en France de 7h52 minutes. L’écart de sommeil le plus important est donc de 1h34 entre les Français, les plus gros dormeurs de l’étude, et les Japonais, qui dorment le moins longtemps. Curieusement, les habitants des pays où la durée de sommeil est plus réduite ne présentent pas une moins bonne santé que ceux des pays où l’on dort davantage.

Un sommeil façonné par les habitudes sociales

Selon le Pr Pierre Alexis Geoffroy, médecin spécialiste du sommeil à l’Université Paris Cité, "cette étude révèle l'influence des normes socio-culturelles sur le sommeil. Ce n’est pas seulement le nombre d’heures dormies qui compte, mais aussi à quel point le sommeil est en adéquation avec ce que notre culture considère comme 'normal'". Autrement dit, dormir "comme tout le monde autour de soi" serait bénéfique pour la santé.

"Toutefois, attention à ne pas faire de conclusion hâtive", nuance le Pr Geoffroy. "Cette étude ne démontre pas que dormir moins n’a aucun effet sur la santé". En moyenne, les participants de l’étude, peu importe leur pays d’origine, n’avaient pas un temps de sommeil optimal. Ce résultat confirme la présence d’un manque de sommeil chronique global, accentué depuis plusieurs décennies, notamment dans les pays industrialisés.

Une durée de sommeil idéale, mais pas universelle

D’après le Dr Jérôme Pinot, médecin du sommeil et cofondateur du centre Somnology à Paris, "il dépend à la fois de notre horloge biologique interne et de nos habitudes sociales. En pratique, on conseille de dormir entre 7 et 8 h par nuit, mais cette durée n’est pas une injonction, plutôt une recommandation qui repose sur une moyenne".

Plutôt que de se référer strictement à un chiffre, il convient de s’interroger sur l’efficacité et la qualité du sommeil : se sentir reposé, sans somnolence excessive au cours de la journée, est un bon indicateur. Une personne qui dort régulièrement 6 h ou, à l’inverse, 9 h par nuit, et qui se sent en pleine forme sur la durée, n’a pas de raison de s’inquiéter. En revanche, si ce n’est pas le cas, un ajustement des habitudes de sommeil peut s’avérer nécessaire.

Dormir suffisamment reste essentiel pour la santé, mais ce "suffisamment" varie d’une personne à l’autre, et dépend aussi de l’environnement culturel et géographique.