Gouvernement de Sébastien Lecornu : la députée PS de Martinique Béatrice Bellay votera pour la motion de censure

"La suspension de la réforme des retraites, c'est une victoire", mais ce n'est pas suffisant, affirme mercredi 15 octobre sur franceinfo Béatrice Bellay, députée PS de la 3e circonscription de Martinique. Avec quatre autres députés d'Outre-mer siégeant avec le groupe PS à l'Assemblée nationale, elle votera la motion de censure jeudi contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, malgré les consignes de son parti.

"Nous ne répondons à aucun appel si ce n'est l'appel de nos pays des océans qui sont durement impactés par la copie rendue par le Premier ministre et qui fait participer nos pays de façon totalement disproportionnée à la solidarité en matière budgétaire", dénonce la première secrétaire de la Fédération socialiste de Martinique.
 
"Aujourd'hui, sur deux dispositifs économiques" destinés "au développement de l'Outre-mer, ce ne sont pas moins de 750 millions d'euros qui sont retirés à des territoires déjà très en retard", chiffre la députée. C'est une décision "inacceptable", tacle Béatrice Bellay.

"Nous n'avons plus de temps à perdre. On est déjà sous terre"

Béatrice Bellay, députée PS de la 3e circonscription de Martinique

La députée PS de la Martinique dénonce "une vision néocoloniale de la France qui ne peut plus durer sur nos territoires". Pour Béatrice Bellay "personne n'aurait tenu dans les conditions dans lesquelles nous tenons", appuie-t-elle. "Aucun élu n'aurait pu supporter les retards de développement, les inégalités que nous trouvons sur nos pays des océans. Aujourd'hui, nous sonnons le tocsin pour dire à Monsieur Lecornu : votre copie ne nous va pas. L'esprit dans lequel cette copie a été faite ne nous va pas", insiste-t-elle.  

Un vote contraire aux consignes du parti socialiste

"Nous, nos territoires, ce sont des petits pays avec des problématiques structurelles qu'il faut régler". C'est le cas de "la problématique de la vie chère qui est une problématique insoutenable pour nos territoires". Elle provoque  "des crises très fortes et cycliques donc il faut y répondre et ce budget n'est pas de nature à y répondre". 

Béatrice Bellay refuse donc de respecter les consignes données par Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Et pourtant "je suis socialiste, je suis première secrétaire de la Fédération socialiste de Martinique, mais aujourd'hui, je défends mon territoire, je défends les Martiniquais et les Martiniquaises qui disent non à cette façon de fonctionner. À charge au Premier ministre de nous envoyer les bons signaux", s'exclame-t-elle. Malgré tout, elle affirme ne pas avoir de problèmes avec la direction du PS.