Dans la rue, dans les transports, dans les écoles... A quoi faut-il s'attendre pour l'appel à la grève nationale du jeudi 18 septembre ?
Le ministre des Transports démissionnaire, Philippe Tabarot, estime que la mobilisation prévue jeudi à l'appel de l'intersyndicale sera "très probablement une journée noire", huit jours après "Bloquons tout".
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Une mobilisation d'ampleur est attendue, jeudi 18 septembre, huit jours après le mouvement citoyen "Bloquons tout". Les syndicats espèrent d'une part s'appuyer sur les près de 200 000 manifestants descendus dans la rue le 10 septembre, d'autre part élargir cette base à de nouveaux visages. Depuis fin août, l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU et Solidaires) appelle à la grève nationale et aux manifestations pour protester contre les mesures d'économies budgétaires proposées par François Bayrou, dont le gouvernement est tombé entretemps. Franceinfo fait le point sur les perturbations à prévoir jeudi dans plusieurs secteurs.
Dans la rue, une mobilisation plus importante attendue
Les autorités s'attendent à une mobilisation plus importante pour la journée du 18 septembre que lors du mouvement "Bloquons tout", le 10 septembre dernier, a appris franceinfo lundi de source proche. Sur la journée d'action intersyndicale, près de 400 000 manifestants sont attendus, contre 200 000 mercredi dernier.
Le dispositif de sécurité sera comparable à celui du 10 septembre, avec près de 80 000 membres des forces de l'ordre mobilisés pour assurer le bon déroulement des manifestations. Les autorités s'attendent cependant à la présence de 150 à 300 "éléments radicaux du type Black Block".
Les points d'attention pour les forces de l'ordre restent les grandes villes, particulièrement Paris, où les autorités anticipent entre 30 000 et 60 000 manifestants, mais également les villes de Rennes, Nantes, Toulouse, Dijon, Lyon, Montpellier et Bordeaux.
Dans les transports, une "journée noire" redoutée
Le ministre des Transports démissionnaire, Philippe Tabarot, a estimé sur franceinfo que le 18 septembre sera "très probablement une journée noire". Il a rappelé que des préavis "peuvent être déposés jusqu'à 48 heures avant". Mais les appels à la grève se sont d'ores et déjà multipliés dans différents secteurs des transports.
Dans la branche ferroviaire, quatre syndicats – CGT-Cheminots, Unsa ferroviaire, SUD-Rail et CFDT-Cheminots – ont lancé un appel à la grève. En plus de faire "reculer le pouvoir" sur les propositions de budget formulées par François Bayrou avant sa chute, ils veulent "stopper les processus de mise en concurrence", "garantir l'avenir et le développement du fret public" et des "augmentations salariales", selon un communiqué commun.
A la RATP, les quatre principaux syndicats (CGT, FO, Unsa Mobilité et la CFE-CGC) appellent aussi à une mobilisation massive. Dans un texte cosigné, ils rappellent que leurs forces syndicales représentent 90% des agents. Le syndicat La Base, majoritaire chez les conducteurs de RER, ne s'est lui pas positionné pour le 18 septembre, alors qu'il avait appelé à se joindre à la mobilisation "Bloquons tout".
Dans le secteur aérien, le principal syndicat des contrôleurs, le SNCTA, a reporté sa grève prévue jeudi, faute d'interlocuteur au gouvernement pour faire aboutir ses revendications, mais entend poursuivre le mouvement du 7 au 9 octobre. Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), première organisation de la profession, n'a également pas appelé à la grève. C'est en revanche le cas pour FO, premier syndicat chez Air France. La CFDT du groupe aérien français, deuxième organisation représentative, est sur la même ligne.
Enfin, chez les VTC, le syndicat FO-INV appelle les chauffeurs à "se déconnecter" de l'application jeudi. Son secrétaire général, Brahim Ben Ali, fait savoir au Figaro qu'un rassemblement est prévu devant le ministère du Travail, à Paris.
Une mobilisation "importante" à attendre des enseignants
Du côté de l'Education nationale, une majorité de syndicats (FSU, UNSA Education, FNEC FP FO, CFDT Education formation recherche publiques, CGT Educ'action et SUD Education) soutiennent la mobilisation de jeudi. "Les annonces de François Bayrou sur le budget 2026 ont suscité une grande colère. Elle ne retombera pas avec la démission du gouvernement", préviennent dans un communiqué commun les organisations syndicales, selon qui "les choix budgétaires faits depuis 2017 [sont] à rebours des besoins de l'Education nationale et des services publics".
"Le dynamisme des rassemblements et manifestations intersyndicales donne un élan vers la grève du 18 septembre", a salué Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré, au lendemain de la journée "Bloquons tout". Elle dit avoir retrouvé lors de la journée du 10 septembre "des collègues déterminés". "La date du 18 septembre est dans toutes les têtes (...) La mobilisation des professeurs sera importante", a-t-elle prévenu.
Les pharmaciens et les kinés dans les starting-blocks
En colère depuis cet été contre une mesure baissant leur rémunération sur les médicaments génériques, les pharmaciens pourraient eux aussi se mobiliser très fortement jeudi. L'intersyndicale du secteur (Uspo, FSPF, UNPF, Federgy, UDGPO) appelle à une journée de fermeture nationale des officines. Selon le syndicat Uspo, la mobilisation s'annonce bien suivie avec "près de 98% de pharmacies sondées récemment qui déclarent fermer leur pharmacie". Ces professionnels avaient jusqu'au 11 septembre pour se déclarer grévistes auprès de leur Agence régionale de santé (ARS). Les préfets pourront ensuite procéder, si nécessaire, à des réquisitions pour assurer un service minimum.
Chez les kinés, le syndicat FFMKR rejoint le mouvement de grève nationale. Il propose ainsi de fermer les cabinets "hors urgences vitales et continuité des soins complexes planifiés". Objectifs, selon un communiqué : "Obtenir des mesures immédiates sur le pouvoir d'achat", "mettre la kinésithérapie au rang des priorités publiques" et "confirmer la cohésion de la profession dans la durée".
Et aussi, les électriciens et les gaziers
A l'appel de la CGT, les salariés de l'électricité et du gaz, qui ont entamé une grève le 4 septembre, entendent poursuivre leur mouvement jusqu'au 18 septembre. La CGT réclame un certain nombre de mesures salariales, notamment l'alignement sur le smic du premier échelon de la grille des salaires, actuellement inférieur de 9% au salaire minimum, une revalorisation des indemnités d'astreintes, ainsi qu'une baisse de la TVA de 20% à 5,5% sur les factures d'énergie.
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