Rentrée scolaire : "L'école ne tient plus qu'à un fil", alerte Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU

Invitée de franceinfo, Sophie Vénétitay fait également part des "motifs d'inquiétude" du monde enseignant vis-à-vis de la situation politique.

Article rédigé par franceinfo
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Une salle de classe avant la rentrée, dans la Vienne, le 31 août 2024. (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)
Une salle de classe avant la rentrée, dans la Vienne, le 31 août 2024. (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)

"La rentrée l'a montré, l'école ne tient plus qu'à un fil", alerte lundi 1er septembre sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, alors que 12 millions d'écoliers, collégiens et lycéens ont fait leur rentrée scolaire ce lundi. "Ce fil, c'est le dévouement des enseignants. Mais ça ne fait pas une politique éducative", affirme-t-elle.

La patronne du Snes-FSU rappelle le "contexte" dans lequel s'est faite cette rentrée. "L'Education nationale est à l'os. On manque de tout, on manque de professeurs. On manque aussi par exemple d'AESH, ces collègues qui suivent les élèves en situation de handicap." Elle dénonce des conditions de travail "qui sont très difficiles" et pointe "l'état du bâti scolaire avec des salles qui ne sont absolument pas adaptées".  

"Au bout d'un moment, ça va finir par craquer"

"L'Education nationale est dans une crise profonde", s'alarme Sophie Vénétitay. "Il faut y apporter des réponses qui soient autre chose que l'austérité budgétaire qui nous est annoncée par François Bayrou, qui soit autre chose que les mesures cosmétiques ou d'affichage d'Elisabeth Borne, qui a plus enfilée les annonces de cette rentrée comme des perles dans un collier sans vraiment s'attaquer au problème principal." Elle appelle à "un véritable changement de cap pour sauver l'école. Parce que l'école ne tient que par les enseignants, que par les personnels. Et au bout d'un moment, ça va finir par craquer". 

A une semaine du vote de confiance à l'Assemblée nationale qui devrait sceller le sort de François Bayrou et de son gouvernement, Sophie Vénétitay fait part des "motifs d'inquiétude" du monde enseignant : "Il est probable qu'on change de ministre de l'Education nationale dans quelques semaines. Ça veut dire encore un nouveau ou une nouvelle ministre de l'Education nationale dans un turn-over qui est assez impressionnant." La patronne du Snes-FSU estime que ce turn-over "enlise l'Education nationale dans une crise qui dure, là où il faudrait pouvoir dessiner des perspectives". Si elle s'attend à ce que le ministère change de locataire, elle souhaite qu'"au-delà du nom du ministre", il y ait "un nouveau cap" qui soit donné.  
 
"Que le ministre soit Pierre, Paul, Jacques, Elisabeth, Gabriel ou Amélie, ce qui manque aujourd'hui, c'est un cap pour l'Education nationale qui lui donne un budget à la hauteur des enjeux, un budget qui permette de revaloriser les personnels, de diminuer les effectifs dans les classes. C'est ça dont on a besoin", assure Sophie Vénétitay, qui plaide pour "une vraie rupture avec la politique qui a été menée et des mesures qui puissent répondre à la crise structurelle dans laquelle on est enfoncés". 

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