Fin de vie : les députés approuvent largement la proposition de loi créant un droit à l'aide à mourir

Cette adoption en première lecture, avec le soutien d'une grande partie des élus de gauche et du bloc central, ouvre la voie à un examen du texte au Sénat à l'automne.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les députés débattent de la proposition de loi sur l'aide à mourir, le 22 mai 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)
Les députés débattent de la proposition de loi sur l'aide à mourir, le 22 mai 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

C'est une étape cruciale franchie dans le débat sur la fin de vie. L'Assemblée nationale a adopté en première lecture, mardi 27 mai, la proposition de loi sur l'aide à mourir portée par le député MoDem Olivier Falorni. Vivement contesté par la majorité des élus de droite et d'extrême droite, mais aussi par une partie du centre et de la gauche, le texte a été approuvé par 305 députés contre 199 et 57 abstentions. Chaque groupe politique avait laissé la liberté de vote à ses membres sur ce sujet sensible, qui doit désormais être débattu au Sénat, sans doute à l'automne.

Cette proposition de loi crée un "droit à l'aide à mourir". Le dispositif approuvé mardi consiste à "autoriser et à accompagner une personne qui a exprimé la demande à recourir à une substance létale", qu'elle devra s'administrer elle-même (ou se faire administrer si "elle n'est pas en mesure physiquement d'y procéder"). L'accès à cette procédure serait restreint par cinq critères cumulatifs, dont le fait d'être atteint "d'une affection grave et incurable" qui "engage le pronostic vital, en phase avancée" ou "terminale", et de présenter "une souffrance physique ou psychologique constante".

Historiquement réticent à l'aide à mourir, le Premier ministre, François Bayrou, a fait savoir, mardi matin, sur RMC et BFMTV, qu'il se serait abstenu s'il avait été député. "J'ai confiance dans la démarche parlementaire pour que toutes les interrogations soient levées", a-t-il ajouté, évoquant le risque d'un "détournement de la loi" au détriment de la défense de la vie. Pour sa part, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, qui a défendu le texte à l'Assemblée au nom du gouvernement, juge que la proposition de loi garantit un cadre "strict et encadré".

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