La gauche plutôt pour, la droite plutôt contre... Quelle est la position des groupes politiques avant le vote sur l'aide à mourir à l'Assemblée ?

Réforme sociétale majeure du second quinquennat d'Emmanuel Macron, la création d'un droit à l'aide à mourir pourrait franchir mardi une étape cruciale, en étant adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo
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L'Assemblée nationale, le 26 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)
L'Assemblée nationale, le 26 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)

Après deux semaines de débats, les deux textes sur la fin de vie vont être soumis au vote solennel à l'Assemblée nationale, mardi 27 mai, vers 17h. Si le texte sur l'amélioration de l'accès aux soins palliatifs semble faire consensus, c'est moins le cas sur celui de l'aide au droit à mourir. Aucun des onze groupes de l'hémicycle n'a imposé de consigne de vote sur ce texte, mais des tendances se dégagent toutefois.

Concrètement, les députés voteront sur deux textes : une proposition de loi d'Annie Vidal (Renaissance) relative à l'accompagnement et aux soins palliatifs, et une autre d'Olivier Falorni (groupe MoDem) créant un "droit à l'aide à mourir", après des explications de vote communes. Si la première devrait être approuvée à l'unanimité, le vote de la seconde est plus incertain.

"Pour" à gauche...

La proposition de loi d'Olivier Falorni crée en effet un "droit à l'aide à mourir" consistant à "autoriser et à accompagner une personne qui en a exprimé la demande à recourir à une substance létale", qu'elle devra s'administrer ou se faire administrer "lorsqu'elle n'est pas en mesure physiquement d'y procéder". Elle définit cinq critères cumulatifs ouvrant l'accès à ce nouveau droit, dont le fait d'être atteint "d'une affection grave et incurable" qui "engage le pronostic vital, en phase avancée" ou "terminale", et présentant "une souffrance physique ou psychologique constante".

À gauche, le vote apparaît largement favorable, à quelques exceptions près. Chez LFI, le soutien au texte sera même total assure Hadrien Clouet. "On a réussi à inscrire une cinquantaine d'amendements dans ce texte donc nous, on est satisfaits du travail que l'on a mené. Bien sûr il y a eu des discussions parce que l'on est sur quelque chose de philosophique et il y avait des sujets de modalité qui ont traversé mon groupe", reconnaît-il. 

La droite et le RN "contre"

Des débats utiles pour faire bouger les lignes, comme chez Horizons, où le président de groupe Paul Christophe compte s'abstenir. "Oui, il y a eu des évolutions parce que le texte qui était sorti de commission apportait beaucoup trop d'avancées dans le mauvais sens pour bon nombre de nos collègues qui étaient plutôt pour aller vers un vote contre qui a évolué en abstention pour certains et pour d'autres en vote favorable", explique-t-il.

Des revirements en faveur du texte, il y en a également eu chez les députés macronistes, ce qui fait dire à un cadre de Renaissance que le texte "passera". À droite, des échanges ont aussi eu lieu, explique le républicain Philippe Juvin, opposé au texte. "Nous avons organisé au sein du groupe beaucoup d'auditions de soignants, de familles. Ça a permis à un certain nombre de députés qui n'ont pas suivi tous les débats de se faire une idée", rapporte-t-il.

Le vote "contre" devrait être majoritaire chez LR et au RN. Reste qu'il s'agira d'une première étape, avant le passage au Sénat.

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