Suicide d'Evaëlle : "Elle commence à montrer son vrai visage", réagit la mère de la collégienne, après le témoignage de son ancienne enseignante

La professeure de français, jugée pour harcèlement moral sur mineurs, reconnaît qu'elle a parfois crié, mais répète ne pas avoir humilié Evaëlle.

Article rédigé par franceinfo
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Des photos d'Evaëlle, collégienne de 11 ans qui s'est suicidée en 2019. Capture photo d'une vidéo datant du 12 décembre 2019. (AURELIA MOUSSLY / AFPTV)
Des photos d'Evaëlle, collégienne de 11 ans qui s'est suicidée en 2019. Capture photo d'une vidéo datant du 12 décembre 2019. (AURELIA MOUSSLY / AFPTV)

"Pour moi, elle commence à montrer son vrai visage", réagit mardi 11 mars sur France Inter, la mère d'Evaëlle, après le témoignage à l'audience mardi de l'enseignante de l'adolescente, devant le tribunal judiciaire de Pontoise. Evaëlle, 11 ans, s'est suicidée en juin 2019 à Herblay, dans le Val-d'Oise. Sa professeure de français est jugée pour harcèlement moral sur mineurs. 

La mère d'Evaëlle s'attendait à cette attitude et se dit même "assez contente qu'elle soit fidèle à elle-même pour montrer comment elle est". Elle réagissait à la prise de parole de l'enseignante mardi qui n'a pas exprimé de regret. Selon la journaliste de France Inter présente à l'audience, l'enseignante a d'abord exprimé le "choc" de sa première audition et de sa mise en examen. Questionnée par la juge, elle reconnaît que sa pédagogie est "exigeante", un ton "un peu direct", mais assurant être "toujours dans l'échange avec les élèves". Elle reconnaît avoir parfois crié, mais répète ne pas avoir humilié Evaëlle. "Je pense que la bonne méthode était de mettre les choses à plat", a-t-elle déclaré. 

"Ça devient difficile de tout réfuter"

"Ce n'est jamais de sa faute", poursuit la mère d'Evaëlle, qui affirme que l'enseignante renvoie la faute "sur un collègue qui a mal compris", ou même sur les enfants, affirmant n'avoir "jamais dit ça" ou estimant que ses propos sont mal interprétés. "À un moment donné, quand il y a une accumulation et un faisceau d'indices, ça devient difficile de tout réfuter", estime la mère de la victime. 

Evaëlle était scolarisée en classe de 6e au collège Isabelle-Autissier d'Herblay, dans le Val-d'Oise, où elle se disait insultée et violentée par des camarades. Deux d'entre eux seront d'ailleurs jugés devant un tribunal pour enfants avant la fin de l'année. La jeune fille entretenait également une relation tendue avec sa professeure de français. Au cours de l'année, cette dernière avait organisé une session consacrée au harcèlement scolaire. L'enseignante avait alors demandé aux élèves d'exprimer leurs reproches à Evaëlle, qui devait ensuite s'expliquer. Face à ses pleurs, l'enseignante s'était énervée et lui avait intimé de répondre aux questions, d'après les récits des élèves. Evaëlle avait alors assuré à ses parents avoir vécu "la pire journée de sa vie". Evaëlle avait fini par changer de collège, avant d'être retrouvée par son père pendue à son lit le 21 juin 2019.  

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