"Une espèce de petit miracle comme ça" : Julien Clerc revient sur la création de "Fais-moi une place" avec Françoise Hardy
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Cette semaine, Julien Clerc, auteur, compositeur et chanteur est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie. Il revient sur les moments forts de sa carrière à travers cinq de ses chansons devenues cultes.
Julien Clerc, c'est un demi-siècle de chansons, de concerts, d'amour d'un public fidèle composé désormais de plusieurs générations tombé sous le charme de l'artiste qu'il est. Il se raconte toute cette semaine à travers cinq épisodes soient cinq titres devenus incontournables. Après avoir sorti un 26e album Terrien, Julien Clerc est en tournée acoustique avec le spectacle Les jours heureux dans lequel il reprend des chansons d’artistes comme Barbara, Bécaud ou encore Trenet.
franceinfo : Pendant des années, vos interprétations et compilations ont su trouver leur public, à l'image d'ailleurs du titre de Françoise Hardy Fais-moi une place. Justement, est-ce que ça a été difficile de garder la vôtre durant ces cinq décennies ? Y a-t-il eu des moments plus difficiles que d'autres ?
Julien Clerc : Il y en a certainement eu, mais ils ne se sont pas vus. Généralement, je ne garde que le bon en mémoire, et même quand c'était un petit peu plus difficile, ça me permettait de rebondir, de me réinventer. J'avais décidé dès le début, à 20 ans, de m'inscrire dans la longueur, je savais instinctivement qu'un parcours n'était pas linéaire.
Avec Fais-moi une place, on a un texte signé Françoise Hardy. Ça a été vraiment une très belle collaboration.
Ah oui. Fais-moi une place est une espèce de petit miracle comme ça. Je me souviens comment on l'a fait. Elle est venue à la maison, je lui ai joué plein de musiques. Françoise Hardy a une particularité dans la vie, c'est qu'elle dit ce qu'elle pense sans prendre de gants. Rien ne lui plaisait alors de guerre lasse, à la fin, je lui ai dit : j'ai celle-là, mais je ne l'ai pas fini. J'ai commencé à jouer et elle m'a dit : "Ça, je la veux, ça me plaît !" J'ai enregistré le truc et elle est partie avec. Elle m'a laissé un message en me disant : "Ne change rien à ce que tu m'as donné puisque j'ai écrit dessus" et je me souviens de ce qu'elle m'a dit : "Et je ne réécrirai pas !" Et voilà, on a fait cette chanson et elle l'a reprise aussi.
Françoise Hardy est une personne que j'aime profondément et donc de travailler avec elle sur ‘Fais-moi une place’ était quelque chose d’inattendu.
Julien Clercà franceinfo
Mais en disant que votre interprétation était tellement parfaite qu'elle le faisait uniquement parce qu'elle aimait cette chanson.
Sans doute oui. On l'a enregistrée aux Etats-Unis et cela a été une belle aventure avec un producteur qui s'appelait Phil Ramone. Il a produit tous les grands. On a tous un disque américain produit par lui dans notre discothèque. C'était une fierté de travailler avec lui.
Fais-moi une place a été un énorme succès populaire, mais surtout a marqué un retour à la chanson française très intimiste. Vous avez toujours gardé cette pudeur, votre jardin secret. Est-ce que c'est une façon de vous protéger ?
Oui, c'est une façon de me protéger, bien sûr. Dans ma vie, j'ai toujours été en parfait accord avec ce que je faisais. Je pense qu'instinctivement, je n'ai jamais eu envie de voir dans la glace quelqu'un que je n'aimais pas. Je ne me suis pas forcé pour certaines choses. En gros, si on parle de la presse, j'ai donné certains trucs de ma vie, j'ai donné ce que je pouvais, honnêtement. Quand ça dépassait, quand je sentais que ça me gênait, que c'était intrusif, je préférais ne pas avoir la couverture de tel ou tel journal.
Ce parcours de vie montre à quel point vous avez tenu la promesse faite à votre mère qui était : "Moi aussi, je vais devenir l'un d'entre eux", quand elle vous parlait de Bécaud en disant qu'il n'y en avait qu'un !
Oui, c'est ça. C'était aussi que c'était important d'avoir une vie privée. J'ai eu la chance de ne pas trop céder au miroir aux alouettes, ou aux choses comme ça donc on en revient à ce que je disais sur les journaux, il ne faut pas se sentir obligés de donner.
Quand on a une vraie vie privée, on nourrit son art.
Julien Clercà franceinfo
Fais-moi une place a remporté La Victoire de la chanson de l'année en 1991. C'est quoi une bonne chanson ?
C'est une chanson qui a la grâce. Je ne sais pas ce que c'est, cela peut être dû à tellement de trucs différents.
Mais on le sent ?
Oui, on sent une espèce de petit truc, là, en le faisant ou quand on l'a fini. On se dit : "Là, celle-là a peut-être sa chance. Elle va peut-être toucher les gens". Et puis, il y a des chansons qui sont bonnes aussi, mais qui ne touchent jamais les gens. Ça arrive. D'abord parce que dans un album, il y a beaucoup de chansons, donc toutes ne peuvent pas être connues et puis vous avez des chansons qui sont plus fortes que d'autres. Vous faites votre possible quand vous les écrivez et puis après, le public fait son choix. C'est ça la règle du jeu.
Julien Clerc sera, entre autres, le 4 mars 2023 à Vittel, le 9 à Gap, le 18 au Cap d’Agde, le 25 à Boulogne-Billancourt , le 6 avril à Bollène, le 29 à Bayonne, le 30 juin à Bouillargues etc…
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