Affiche visant Cyril Hanouna : "C'est grave, c'est irresponsable", dénonce Clémentine Autain, députée "Ecologiste et Social", ex-LFI

"C'est grave, c'est profond, c'est irresponsable, c'est un dérapage, une erreur manifeste", dénonce ce samedi Clémentine Autain, députée "Ecologiste et Social" de Seine-Saint-Denis. L'élue, invitée du "8h30 franceinfo", réagit à la publication il y a dix jours par LFI d'un visuel représentant l'animateur Cyril Hanouna, en noir et blanc, pour promouvoir les marches contre le racisme prévues ce samedi partout en France.

Cette image a été dénoncée par une large partie de la classe politique pour ses références à l'iconographie antisémite des années 1930. LFI a rapidement retiré l'affiche de ses réseaux sociaux.

Vendredi, le parti a été condamné par le tribunal judiciaire de Nanterre à 3 500 euros d'amende, au titre du préjudice moral, pour atteinte au droit à l'image. L'animateur prévoit désormais d'intenter une action au pénal. 
 

"Jean-Luc Mélenchon ne me paraît pas à la hauteur"

"C'est une erreur de communication de Jean-Luc Mélenchon", tacle Clémentine Autain. Sur France Inter, le 13 mars, il avait répondu "Il va falloir vérifier tout le temps la religion des gens qu'on caricature". "Par pitié, lâchez-nous, occupez-vous de ce qu'on propose, arrêtez avec ce cirque", avait poursuivi Jean-Luc Mélenchon. "Tout cela n’a aucun sens. Nous n'avons rien à voir avec le racisme." Sur France 3, le 16 mars, le leader de LFI avait lâché "Taisez-vous !" au journaliste qui l'interrogeait sur le choix de cette affiche.  

 "Jean-Luc Mélenchon ne me paraît pas à la hauteur du moment, de ce point de vue-là, parce qu'il ne reconnaît pas que c'était une erreur", regrette Clémentine Autain. "On a le droit de faire des erreurs, mais quand on persiste, c'est diabolique", poursuit l'élue de Seine-Saint-Denis. Pour Clémentine Autain, Jean-Luc Mélenchon "met ça uniquement sur le dos d'une campagne de l'extrême droite, qui effectivement en profite pour le faire".

Or, la députée "Ecologiste et Social" s'interroge : "Quand vous êtes un grand leader, cultivé, comme l'est Jean-Luc Mélenchon, comment pouvez-vous dire, 'on ne sait pas' ? Comment peut-on ne pas connaître cette histoire, ne pas savoir que cette iconographie est évidemment empruntée à celle de l'antisémitisme des années 1930 ?", poursuit Clémentine Autain. 

"Notre histoire à gauche est claire"

Interrogée sur la place de LFI et de ses militants dans les cortèges, plus de 100 en France, prévus ce samedi pour dénoncer le racisme, à l'occasion de la journée mondiale pour l'élimination de la discrimination raciale, Clémentine Autain répond qu'"on ne peut pas dire que les militants insoumis n'ont pas leur place dans une manifestation contre le racisme et l'antisémitisme". 

L'élue déplore une "inversion de l'histoire" et rappelle que "notre histoire à gauche est claire : nous sommes rassemblés et fondés sur l'Affaire Dreyfus". Clémentine Autain assure que "le combat contre le racisme, la haine des musulmans, doit être accompagné du combat contre l'antisémitisme", et que le pays doit "être mobilisé contre les actes racistes et antisémites". 
"Beaucoup d'Insoumis, en tant que militants, sont heurtés de ce qu'il se passe", affirme Clémentine Autain.