"Quand on tient des propos aussi graves, il faut s'appuyer sur des faits", réagit Manuel Bompard après les accusations du grand rabbin de France

"Quand on tient des propos aussi graves à l'encontre d'une formation politique, quelle qu'elle soit, il faut s'appuyer sur des faits", a réagi mardi 25 mars sur franceinfo Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, député des Bouches-du-Rhône, après que le grand rabbin de France Haïm Korsia a fustigé lundi sur franceinfo "la responsabilité écrasante" de LFI dans la montée de l'antisémitisme. "Il n'y a plus d'ambiguïté du tout […] : quand vous donnez des signes de connivence, vous donnez une sorte de sentiment à beaucoup de gens qu'au fond, on peut tout faire", a affirmé le grand rabbin de France.

En réponse à Haïm Korsia, Manuel Bompard évoque "un rapport qui a été publié il y a quelques mois par la Commission nationale des droits de l'homme en France". Selon lui, ce rapport "dit que, malheureusement, il y a de l'antisémitisme dans la société, mais que ces préjugés antisémites, ces violences antisémites, ces pensées antisémites, elles sont essentiellement positionnées à la droite et à l'extrême droite du champ politique".

"Pas de leçons à recevoir de ces gens-là"

Manuel Bompard fustige également le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et le ministre de la Justice Gérald Darmanin qui entendent, selon lui, "donner des leçons sur ce sujet" de l'antisémitisme, en tentant "d'exonérer totalement l'extrême droite et le Rassemblement national de sa responsabilité dans cette situation". "Je n'ai pas de leçons à recevoir de monsieur Darmanin sur la question de la lutte contre l'antisémitisme", martèle le député insoumis. "Monsieur Darmanin, il y a deux ans, publiait un livre dans lequel il saluait les politiques de Napoléon contre les juifs", souligne l'Insoumis. "Vous voyez donc que je n'ai pas de leçon à recevoir de ces gens-là."

"La France insoumise est un mouvement politique qui est engagé contre toutes les formes de discrimination quelle qu'elle soit et quelle que soit la personne qui est ciblée, visée, quelles que soient ses opinions, quelle que soit sa confession, quelle que soit son origine", assure Manuel Bompard.

"Si une personne est attaquée en raison de sa religion, de son origine ou de sa couleur de peau, elle trouvera les militantes et les militants de la France Insoumise à ses côtés."

Manuel Bompard, député LFI

à franceinfo

Interrogé sur les visuels utilisés par La France insoumise pour sa campagne invitant à manifester contre l'antisémitisme le 22 mars, des visuels mettant en scène des personnalités médiatiques et qui ont suscité l'indignation, Manuel Bompard affirme qu'"il n'aurait pas fallu les publier". L'un des visuels montrait le visage de l'animateur Cyril Hanouna, d'origine juive tunisienne, en noir et blanc, sourcils froncés et grimace agressive. La campagne de LFI a "publié un visuel parmi une série de quinze visuels qui ciblaient des personnes de toute origine ou de toute confession", rappelle le coordinateur du parti.

Ce visuel "est resté quelques instants sur les réseaux sociaux" et a été "immédiatement supprimé puisque certains faisaient le rapprochement entre ce visuel et des affiches nazis antisémites". "Ce visuel a été retiré", rappelle Manuel Bompard. "Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises et je n'ai pas de problème à le redire. Puisqu'il a été utilisé ensuite pour faire une association et lui donner un sens qui n'était pas le sien, il n'aurait pas fallu le publier. Je l'ai déjà dit quinze fois. Donc il n'y a pas de problème sur ce sujet."