"Mes propos ont blessé" : Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, s'excuse après sa déclaration validiste sur les personnes autistes

"On n'est pas autistes, on voit bien qu'elle passe mal, cette réforme", a déclaré mardi le ministre sur France 2 pour tenter de défendre la suspension jusqu’en 2028 de la réforme des retraites.

Article rédigé par franceinfo
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Le ministre français du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, quitte l'Elysée à Paris, le 14 octobre 2025. (MATHILDE KACZKOWSKI / HANS LUCAS / AFP)
Le ministre français du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, quitte l'Elysée à Paris, le 14 octobre 2025. (MATHILDE KACZKOWSKI / HANS LUCAS / AFP)

"On n'est pas autistes." A peine nommé ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou déclenche déjà la controverse. Invité du "20 Heures" sur France 2, mardi 14 octobre, l'ancien patron de la SNCF a tenté de défendre la suspension jusqu'en 2028 de la réforme des retraites, une décision fraîchement annoncée par le Premier ministre Sébastien Lecornu.

"Cette réforme est nécessaire (…). Le problème avec notre système par répartition, c'est que les actifs paient pour les retraités (…). Il y a de plus en plus de retraités et de moins en moins d'actifs. Donc l'idée toute simple, c'est de dire que dans ce cas-là, il faut travailler un peu plus", a-t-il d'abord exposé face à Léa Salamé. "Mais on n'est pas sourds, on n'est pas autistes : on voit bien qu'elle passe mal, cette réforme", a poursuivi le ministre pour justifier l'idée de suspendre temporairement la réforme.

"Mes propos ont blessé"

Cette sortie a enflammé les réseaux et suscité la colère d'associations et de responsables politiques. "Ce serait bien effectivement que le ministre des Solidarités évite d'utiliser le terme 'autiste' à tort et à travers", peut-on lire dans un tweet du Collectif Handicaps. L'élu écologiste de Dordogne, Sébastien Peytavie, a pour sa part tenu à rappeler que "l'autisme n'est ni un défaut ni une insulte". "Les mots comptent, surtout quand ils viennent d'un ministre des Solidarités", a insisté le député Générations, qui se déplace en fauteuil roulant.

"Etre autiste n'est pas une incapacité à comprendre les choses. C'est une particularité neurodéveloppementale, pas un défaut d'intelligence ou d'empathie", a de son côté écrit la députée écologiste Marie-Charlotte Garin. Anaïs Belouassa Cherifi, députée insoumise du Rhône, a fustigé un "mépris validiste répugnant". "De toute évidence, [Jean-Pierre Farandou] ne comprend rien et méprise par la même occasion les personnes en situation de handicap", a cinglé Samira Laal, secrétaire nationale du PS à l'autonomie et au handicap.

Face à la polémique grandissante, Jean-Pierre Farandou a fini par s'excuser tard dans la soirée sur X : " En utilisant le terme d'autiste, mes propos ont blessé et ce n'était pas mon intention. J'en suis sincèrement désolé et je présente mes excuses."

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