Gouvernement Lecornu : le RN "jugera sur pièces", affirme Marine Le Pen après son entrevue à Matignon, sans se prononcer sur une éventuelle censure

Ce direct est maintenant terminé. 

"Nous jugerons sur pièces." Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, devra "prouver qu'il est véritablement dans une rupture avec la politique macroniste", a prévenu la cheffe de file des députés frontistes, Marine Le Pen, mercredi 17 septembre, après son entrevue avec lui. "On juge M. Lecornu à ce qu'il va faire, ce qu'il va annoncer. Il n'y a pas de jugement a priori sur sa personne, peu importe qui est à la tête du gouvernement, la question c'est pour faire quoi. S'il continue la politique qui a été menée jusqu'à présent, il tombera", a aussi mis en garde le président du parti, Jordan Bardella.  

Les consultations se poursuivent. Les socialistes ont ouvert le bal des consultations des oppositions dans la matinée. "Pour l'instant, nous sommes restés sur notre faim" après cette discussion, a affirmé à la sortie le premier secrétaire du parti, Olivier Faure. Les écologistes, qui ont suivi, ont dit "attendre des réponses fermes du Premier ministre" en matière environnementale et de justice sociale et fiscale, a dit Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti. Après le Rassemblement national, reçu en fin d'après-midi, ce sont les représentants du Parti communiste et de Place publique qui défileront dans le bureau du nouveau Premier ministre.

 Les socialistes ont posé leurs conditions. Les socialistes sont venus à Matignon avec en main un sondage Ifop commandé par le parti et révélé par Le Parisien. Cette enquête d'opinion montre que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS. Parmi elles, la création d'une taxe de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, la fameuse "taxe Zucman" – à laquelle 86% des sondés sont favorables. Le Premier ministre a cependant déjà fermé la porte à cette taxe, tout en reconnaissant que se posaient "des questions de justice fiscale".

Des gestes envers la gauche. Avant d'entamer les discussions, Sébastien Lecornu a fait plusieurs gestes en direction de la gauche et de l'opinion : retrait de la proposition impopulaire de supprimer deux jours fériés et promesse de ne pas rouvrir le "conclave" sur les retraites. Il a aussi consacré son premier déplacement, samedi, à l'accès aux soins, avant d'annoncer la suppression très symbolique, dès l'an prochain, des avantages restants octroyés aux anciens Premiers ministres.