Nucléaire iranien : le rétablissement des sanctions contre Téhéran inéluctable après le rejet d'un report par le Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité a rejeté la proposition de la Russie et de la Chine de prolonger de six mois l'accord de 2015, qui contrôlait le programme nucléaire de l'Iran en échange d'une levée des sanctions.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une image satellite montrant le site nucléaire de Natanz (Iran) après des frappes américaines, le 22 juin 2025. (SATELLITE IMAGE / 2025 MAXAR TECH / AFP)
Une image satellite montrant le site nucléaire de Natanz (Iran) après des frappes américaines, le 22 juin 2025. (SATELLITE IMAGE / 2025 MAXAR TECH / AFP)

Le rétablissement des sanctions de l'ONU contre l'Iran en lien avec son programme nucléaire, attendu samedi 27 septembre, est désormais inéluctable, après le rejet d'une ultime résolution pour un report de leur entrée en vigueur, vendredi au Conseil de sécurité. 

Le Conseil de sécurité des Nations unies a rejeté la proposition de la Russie et de la Chine de prolonger de six mois l'accord de 2015, qui contrôlait le programme nucléaire de la République islamique en échange d'une levée des sanctions. La résolution russo-chinoise a été rejetée par 9 Etats membres sur 15. Par conséquent, "les sanctions (...) seront réimposées ce week-end", a déclaré l'ambassadrice britannique, Barbara Woodward. "A notre grand regret, l'Iran a persisté dans son attitude de refus. Nous attendions des gestes, mais des gestes concrets et précis. L'Iran n'en a produit aucun qui soit vraiment concret et précis", a justifié Jérôme Bonnafont, son homologue français.

"Ce n'est pas de la diplomatie, c'est de la tromperie, des mensonges et le théâtre de l'absurde", a fustigé pour sa part l'ambassadeur russe adjoint, Dmitry Polyanskiy, dénonçant "l'hypocrisie" européenne face à la "sagesse stratégique et flexibilité diplomatique" de l'Iran.

"L'Iran ne cédera jamais à la pression"

Les ambassadeurs britannique et français ont néanmoins souligné que le rétablissement des sanctions ne signifiaient pas la fin des efforts diplomatiques. "Nous sommes prêts à continuer les discussions avec l'Iran pour une solution diplomatique pour répondre aux inquiétudes internationales sur son programme nucléaire", a ainsi assuré Barbara Woodward. "En retour, cela pourrait permettre la levée des sanctions dans l'avenir". 

La semaine dernière, le Conseil de sécurité avait validé le mécanisme de rétablissement des sanctions, dit "snapback", contre Téhéran. A New York, les réunions au plus haut niveau se sont multipliées ces derniers jours, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, pour trouver un compromis sur la levée des sanctions. Les Européens avaient posé trois conditions : la reprise des négociations avec les Etats-Unis, l'accès des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur les sites nucléaires sensibles, et un processus pour sécuriser le stock d'uranium enrichi.

Le ministre iranien des Affaires étrangères,  Abbas Araghchi, a déclaré "légalement nul et non avenu" ce rétablissement attendu des sanctions. "L'Iran ne cédera jamais à la pression. Nous ne répondons qu'au respect. Le choix est clair : l'escalade ou la diplomatie", a-t-il ajouté, évoquant un processus "politiquement dangereux". 

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