Nucléaire iranien : le Conseil de sécurité de l'ONU valide le rétablissement des sanctions contre Téhéran

L'ambassadeur français aux Nations unies, Jérôme Bonnafont, a insisté sur le fait que l'offre du trio européen pour parvenir à une solution négociée d'ici la fin septembre restait sur la table.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni ke 19 septembre 2025 à New York. (ANGELA WEISS / AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni ke 19 septembre 2025 à New York. (ANGELA WEISS / AFP)

Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné, vendredi 19 septembre, son feu vert au rétablissement des sanctions contre l'Iran, à qui Paris, Londres et Berlin demandent des engagements plus fermes sur son programme nucléaire.

"Nous avons cherché par tous les moyens à trouver une alternative" au rétablissement des sanctions, un mécanisme appelé "snapback", a commenté l'ambassadeur français à l'ONU, Jérôme Bonnafont. "Nous n'avons d'autre option que de poursuivre la procédure de 'snapback', qui conduira sauf décision contraire de ce Conseil, à rétablir au 28 septembre les régimes de sanctions adoptées par lui avant 2015 contre l'Iran", a-t-il ajouté. Il a toutefois insisté sur le fait que l'offre du trio européen France-Royaume-Uni-Allemagne pour parvenir à une solution négociée d'ici la fin du mois restait sur la table.

Le ministère des Affaires étrangères russe a critiqué dans un communiqué "le caractère provocateur et illégal" des actes de ces pays européens : "Ces actions n'ont rien à voir avec la diplomatie et ne font qu'aggraver les tensions autour du programme nucléaire iranien."

"Un autre prétexte pour l'escalade dans les relations internationales"

En 2015, France, Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis, Russie et Chine avaient conclu avec le régime de Téhéran un accord appelé JCPOA, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée des sanctions. Accord entériné par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui expire mi-octobre.

Les Etats-Unis, sous le premier mandat de Donald Trump, avaient décidé en 2018 de se retirer du JCPOA et avaient rétabli leurs propres sanctions. L'Iran s'était ensuite affranchi de certains engagements, notamment sur l'enrichissement d'uranium. Et les pays occidentaux le soupçonnent toujours de vouloir se doter de l'arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.

Dans ce contexte, après des négociations et de multiples mises en garde, et à quelques semaines de l'expiration de la résolution 2231, Paris, Londres et Berlin ont déclenché fin août le "snapback". Le trio européen a signifié cette semaine à l'Iran qu'il attendait toujours des gestes "concrets". Mais "les Européens, par leur inaction et maintenant ces mesures, fournissent un autre prétexte pour l'escalade dans les relations internationales", a dénoncé vendredi le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, Saeed Khatibzadeh, au cours d'un briefing à Genève. Le ministre des Affaires étrangères a néanmoins assuré avoir soumis aux puissances européennes une proposition pour empêcher le rétablissement de sanctions de l'ONU.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.