"On ne peut pas savoir quelle est leur mythologie" : au Brésil, une communauté autochtone isolée dans l'Amazonie a été photographiée pour la première fois
Ces Massaco, qui vivent près de la frontière avec la Bolivie, ont été pris en photo par des caméras automatiques. Les clichés ont été publiés par les quotidiens "The Guardian" et "O Globo".
Un peuple autochtone, isolé en pleine Amazonie, a été photographié pour la toute première fois. Des caméras automatiques, placées par la Fondation nationale des peuples autochtones du Brésil dans la forêt amazonienne, ont permis de capturer des photos des Massaco, l'une des 28 communautés indigènes sans contact avec le monde extérieur et reconnues officiellement au Brésil. Ses membres vivent dans la région du Rondônia, frontalière de la Bolivie, l'un des épicentres de la déforestation.
Les clichés, pris en 2019 et 2024, ont été publiés le dimanche 22 décembre par le journal britannique The Guardian et le quotidien brésilien O Globo. Ces documents doivent permettre d'améliorer les connaissances sur la démographie de cette population. D'autres peuples autochtones ont été photographiés ces dernières années, notamment en 2018, quand un drone avait filmé des membres d'une tribu inconnue.
"Un certain nombre d'artefacts, dont des arcs immenses"
Des hommes nus aux cheveux noirs de 20 à 40 ans apparaissent sur les photos. Des Massaco dont on ignore presque tout, explique François-Michel Le Tourneau, directeur de recherche au CNRS. "On ne peut pas savoir quelle est leur mythologie, leur civilisation, ni même comment ils s'appellent eux-mêmes. Massaco, c'est le nom de la rivière à côté. On a repéré un certain nombre d'artefacts, dont des arcs immenses dont on ne sait pas trop comment ils peuvent les utiliser", décrit le chercheur.
Malgré la pression des exploitants agricoles, forestiers, miniers et des trafiquants de drogue, la population massaco a doublé en une trentaine d'années pour atteindre plus de 200 personnes. La conséquence d'un changement de doctrine au Brésil, poursuit le géographe.
"À l’époque, on allait contacter toutes les populations amérindiennes isolées, notamment au moment de la construction de la route transamazonienne. Le résultat du contact, c'est une mortalité extrêmement importante à cause des maladies. À partir du milieu des années 1980, l'idée c'est de faire en sorte qu'ils puissent rester dans leur coin tranquillement et ne plus les contacter systématiquement", explique François-Michel Le Tourneau.
Les terres indigènes représentent 14% de la surface du Brésil
Si cette croissance est un signal positif pour la préservation des communautés et des forêts, elle comporte des risques, nuance le chercheur. "Si ces populations se multipliaient beaucoup, elles n'auraient plus assez de ressources alimentaires. Elles seraient obligées d'aller de plus en plus loin, et donc de se rapprocher plus en plus des exploitations agricoles. Par ailleurs, elles n'auraient peut-être plus l'espace suffisant pour pouvoir vivre", prévient le géographe.
Les terres indigènes, interdites d'exploitation, représentent actuellement 14% de la surface du Brésil. Leur respect reste un combat permanent.
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