: Témoignage "J'ai fait ce que j'ai pu" : comment un ami de Jean Pormanove a tenté de persuader le streameur qu'il "était en danger"
Nicolas Frerot a connu en 2002 le streameur, mort en plein direct sur la plateforme Kick. Il raconte comment son ami s'est progressivement isolé, au contact avec "ce groupe" d'influenceurs, "que tout le monde connaît aujourd'hui".
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"Quelqu'un de discret, de sympathique, avec le cœur sur la main." C'est avec ces mots que Nicolas Frerot se souvient de son ami et streameur Jean Pormanove, dont la mort en plein direct, sur le réseau social Kick, suscite un immense émoi. Les deux hommes se sont connus en 2002 à l'armée, à la BA 128, en Moselle. Ils passent sept ans ensemble et ne se perdront plus jamais de vue. Ces dernières années, Nicolas Frerot, 43 ans aujourd'hui, avait cependant du mal à prendre des nouvelles du streameur, comme il le raconte jeudi 21 août sur franceinfo.
"Quand il est parti de l'armée, on était encore un peu en contact, même si c'était difficile de rester en contact avec lui. C'est une supposition, mais il avait peut-être l'envie de couper les ponts avec l'armée, puis il est parti travailler ailleurs, se souvient Nicolas Frerot. Il m'avait envoyé un lien à l'époque pour le suivre sur Twitch. De temps en temps, je discutais avec lui sur l'application, c'étaient des banalités, on discutait."
"Je l'ai contacté pour lui dire de ne plus traîner avec ce genre de mecs"
Mais l'ancien militaire assure que Jean Pormanove, Raphaël Graven de son vrai nom, "n'était plus accessible" à partir du moment où "il est parti avec ce groupe de personnages, que tout le monde connaît aujourd'hui". Nicolas Frerot ne cite à aucun moment les noms des autres streameurs qui accompagnaient son ami sur Kick, et qui sont soupçonnés de l'avoir maltraité, humilié et frappé à de nombreuses reprises, en plein direct. "J'ai tenté de le contacter pour comprendre ce qu'il se passait et lui dire de ne plus traîner avec ce genre de mecs", souffle-t-il.
"J'ai réussi à l'avoir une fois, en décembre ou janvier dernier, sur Facebook. On avait fini par s'appeler quelques minutes, je m'inquiétais pour lui. Il m'a dit que tout se passait bien, que c'était sous contrôle. Le connaissant, c'était quelque chose d'enregistré, un message qu'on lui avait fait apprendre par cœur. Ce n'était pas naturel", se convainc Nicolas Frerot.
"Lorsque je l'ai contacté, je m'inquiétais pour lui, j'avais des réponses qui n'étaient pas de lui. Des gens me disaient sur Facebook : 'Arrête de t'inquiéter pour lui, tout va bien, il est en bonne santé.' Sur TikTok, je mettais toujours des commentaires, et parfois, on me répondait : 'Laisse-le tranquille, tout va bien.'", poursuit l'ancien militaire.
"Ils savaient très bien qu'il avait des problèmes cardiaques"
Comme de nombreuses personnes, Nicolas Frerot a été choqué par les vidéos de violences et d'humiliations qui ont précédé la mort de son ami. "Quand on voit les 300 dernières heures qu'il a passées avec eux, en sachant que c'était quelqu'un qui était déjà assez fragile… Ils savaient très bien qu'il avait des problèmes cardiaques, de respiration, mais ils n'ont jamais arrêté de l'agresser. Il était en danger avec eux, il fallait qu'il sorte de là-dedans. J'ai fait ce que j'ai pu. Je ne comprends pas comment on peut faire des dons pour agresser quelqu'un de plus faible."
Et Nicolas Frerot de conclure : "C'était quelqu'un de très bon et de très gentil. Il avait tendance à passer l'éponge assez rapidement. C'est quelqu'un qui aboyait, mais qui ne mordait jamais, donc des gens ont pu profiter de son caractère et de sa gentillesse."
Ces influenceurs, vivement critiqués sur les réseaux sociaux, ont été entendus en tant que témoins, en audition libre. "Plusieurs auditions de personnes présentes au moment du décès ont été faites sans qu’à ce stade elles ne permettent de donner une orientation quant aux causes de celui-ci", écrit le procureur de la République de Nice, dans un communiqué publié mercredi. L'avocat de Safine, l'un de ces streameurs, assure à franceinfo que les vidéos étaient "des mises en scène préparées et où toutes les parties sont consentantes". Le parquet de Nice a annoncé ouvrir "une enquête en recherche des causes de la mort", alors que l'autopsie se tient jeudi.
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