: Témoignage "On veut que notre dévouement soit enfin reconnu par l'État" : les policiers des BRI en "grève du zèle" pour réclamer une meilleure rémunération
Ces policiers d’élite des brigades de recherche et d'intervention, en première ligne contre le grand banditisme, réclament une prime mensuelle pour faire reconnaître la dangerosité et l’engagement total que requiert leur mission.
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Un mouvement de contestation rarissime pour cette unité d'élite forte de 400 fonctionnaires. Les policiers des prestigieuses BRI, les brigades de recherche et d'intervention, ont lancé à la mi-avril une "grève du zèle". Ces policiers d'élite, présents lors des interpellations des plus dangereux criminels, entendent ainsi se faire entendre pour que leurs responsables prennent en compte les particularités et la dangerosité de leurs missions.
Olivier*, la cinquantaine, a plus de vingt ans de BRI derrière lui. Un métier qu'il décrit comme "passionnant".avec un "côté un peu enfantin de vouloir attraper les plus gros méchants". Le chef de groupe dans une BRI et délégué du syndicat de police Unité nous décrit son quotidien : "80% du temps de travail, correspond à de la surveillance, de la filature ou des planques. On passe des heures dans nos voitures, seul ou à deux. On dort dans les voitures. Ce sont des centaines et des milliers de kilomètres de filature, pour être prêts à intervenir, quand l’autorité judiciaire nous le demande ou lorsque nous sommes devant un crime commis en flagrant délit. Nous intervenons soit sur la voie publique, avec nos techniques et nos véhicules, soit dans l’urgence, en tenue et surarmé avec l’explosion des portes le matin à 6 heures ou à toute heure, mais avant cela, ce sont des dizaines et des dizaines d’heures de surveillance. Ça demande donc d'être hyper disponible."
"Sans les BRI, il n'y a pas l'affaire Amra", affirme aussi Olivier. Dans cette affaire, des dizaines de proches de Mohamed Amra ont été surveillées par la BRI pendant des mois jusqu'à leur interpellation. Des missions qui bouleversent la vie familiale de ces policiers.
"Encore récemment, au deuxième anniversaire de ma fille, j'ai dû planter ma femme et mes enfants en plein milieu du restaurant alors je n'étais pas d'astreinte."
Olivierà franceinfo
"Il a fallu que j'aille rejoindre le dispositif pour me retrouver au sud de la France quelques heures plus tard. Ce n'est pas facile à vivre quand vous voyez votre fille qui pleure parce que vous partez, alors que vous avez prévu de passer un bon moment. Ça arrive régulièrement à tous nos collègues de BRI en France. On demande que cette implication et ce dévouement soient enfin reconnus par l'État", détaille-t-il.
"Appliquer strictement les temps réglementaires"
Cette reconnaissance passerait par une prime mensuelle de 500 euros, alors que d'après Olivier, un policier d'élite de la BRI gagne actuellement environ 2 500 euros par mois. Ces fonctionnaires cumulent aussi des centaines, voire des milliers d'heures supplémentaires non payées.
Pour se faire entendre, ils ont donc entamé une "grève du zèle" : "On a décidé d'appliquer strictement les temps réglementaires qui régissent la police nationale, explique Olivier. On a reporté les opérations techniques qu'on doit faire majoritairement de nuit. On veut démontrer que quand les BRI ne travaillent que huit heures par jour, la machine va s'arrêter."
Le ministre de l'Intérieur n'a pas répondu à cette demande de prime, mais Bruno Retailleau doit annoncer le mois prochain une série de mesures pour renforcer l'attractivité de toute la filière investigation de la police.
*Le prénom a été modifié
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