Projet de transfert des 12 dauphins de Marineland à Beauval : une solution "pragmatique" mais qui "ne fait pas rêver" la présidente de C’est Assez !

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé vendredi un projet de centre d'accueil au zoo de Beauval pour les douze dauphins actuellement bloqués au Marineland d'Antibes.

Article rédigé par franceinfo
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Des dauphins dans un bassin du Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes), le 17 mars 2016. (VALERY HACHE / AFP)
Des dauphins dans un bassin du Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes), le 17 mars 2016. (VALERY HACHE / AFP)

"C'est une solution qui ne me fait pas rêver, mais que j'accepte de façon pragmatique", a réagi samedi sur franceinfo Christine Grandjean, présidente et fondatrice de l’association C’est Assez !. La ministre de la Transition écologique a annoncé vendredi 6 septembre la perspective de transférer les douze dauphins encore présents à Marineland vers le ZooParc de Beauval, dans le Loir-et-Cher, neuf mois après la fermeture du parc aquatique d’Antibes.

"On n'a jamais demandé la fermeture" de Marineland. "On a toujours demandé qu'il n'y ait plus de reproduction pour que ça s'arrête petit à petit", souligne Christine Grandjean. "C'est une solution qui ne me fait pas rêver, mais que j'accepte de façon pragmatique, parce que ces dauphins seraient dans des milieux bien plus favorables qu'à Marineland", a-t-elle ajouté.

Des enclos marins comme objectif

Interrogé par franceinfo vendredi, Rodolphe Delord, le patron du Zoo de Beauval, dit que l'accueil de ces cétacés représente "un projet de deux ans et un budget de 20 à 25 millions d'euros à peu près". Mais selon lui, "ça vaut le coup pour sauver une vingtaine de dauphins" et "continuer à développer des programmes de recherche scientifique".

"Je reste méfiante", dit Christine Grandjean. "Quand il parle de recherche scientifique, ça peut ouvrir la porte à de la reproduction. On voudra que tout soit gravé dans le marbre, qu'il n'y ait pas de reproduction, pas d'interactions et que ça soit transitoire", explique-t-elle. L'objectif pour elle, c'est que les dauphins regagnent des enclos marins à terme.

"Quatre décès d'orques en quatre ans"

Mais l'avenir des deux orques de Marineland, Wikie, 24 ans, et son fils Keijo, 11 ans, reste toujours en suspens. Le gouvernement français ne souhaite pas les envoyer au Japon. Le parc aquatique Loro Parque à Tenerife refuse de les accueillir, mais la présidente de l'association "n'y tient pas non plus, parce qu'il y a quand même eu quatre décès d'orques en quatre ans".

Le ministère travaille à une solution dans un parc SeaWorld en Amérique. Pour l'instant, le célèbre parc outre-Atlantique a refusé. "Je pense que ce n'est pas un non définitif", a dit la présidente et fondatrice de C’est Assez !. "C'est vraiment au gouvernement de faire cette négociation pour que SeaWorld fasse une exception et accepte que ces orques soient dans des bassins sans chlore et sans reproduction. Ça serait pour elles une meilleure façon de finir leur vie que de partir au Japon", a-t-elle conclu.

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