"Trouver une solution devient urgent" : au parc aquatique Marineland d'Antibes, le sort des animaux dans l'impasse
Sept mois aprĂšs la fermeture du Marineland dâAntibes (Alpes-Maritimes), les orques et quelques dauphins sont toujours dans les bassins du parc aquatique. Une situation prĂ©occupante puisqu'aucune solution n'a Ă©tĂ© trouvĂ©e et que le temps presse. Certains bassins commencent Ă se fissurer.
Le parc a fermĂ© le 5 janvier 2025 Ă cause de la dĂ©saffection du public d'une part mais surtout Ă cause de la loi qui interdira en 2026 les spectacles de cĂ©tacĂ©s. Ă ce jour il nây a toujours pas de solution pour les deux orques qui restent. Aucune des deux options envisagĂ©es, leur transfert vers un parc Ă lâĂ©tranger ou dans un sanctuaire marin, n'a pu aboutir.
Comment se portent les orques ?
Leur vie quotidienne ne change pas, a confiĂ© Damien, le chef du parc animalier, Ă nos confrĂšres dâICI Azur (ex-France Bleu), rencontrĂ© devant le bassin des orques. "Elles sont lĂ " dĂ©signe Damien dans la vidĂ©o, "Wikie et Keijo, la maman et son fils. Elles sont en pleine forme, elles sont choyĂ©es par leurs soigneurs". Les deux orques ont "exactement la mĂȘme vie que quand on Ă©tait ouvert : le mĂȘme nombre de personnes pour sâoccuper d'elles, la mĂȘme nourriture, le mĂȘme rythme. Ils ont leur vie d'orques Ă Marineland telle qu'ils l'ont toujours connue."
Mais le temps presse car les bassins se fissurent, et les dix soigneurs qui devaient bĂ©nĂ©ficier d'un plan social en avril dernier sont toujours en poste. "Pour le bien-ĂȘtre des animaux et celui de nos salariĂ©s, trouver une solution devient urgent", indique la direction du site.
Plusieurs pistes envisagées
La direction du Parc avait d'abord envisagĂ© un transfert des orques vers le Japon mais le gouvernement français s'y est opposĂ©. Le site choisi n'Ă©tait pas aux normes europĂ©ennes du bien-ĂȘtre animal et le trajet Ă©tait trop long. Un delphinarium espagnol ensuite Ă©tait prĂȘt Ă les accueillir mais les autoritĂ©s espagnoles ont estimĂ© que les conditions de vie et notamment la taille des bassins Ă©tait inadaptĂ©e. Nouveau refus, donc.
L'hypothĂšse d'un sanctuaire marin, une aire marine protĂ©gĂ©e, en semi-libertĂ© ? C'est ce que prĂŽnent les associations de dĂ©fense du bien-ĂȘtre animal, trĂšs actives dans cette affaire, qui refusent que l'on exploite de nouveau ces orques dans des spectacles commerciaux Ă lâĂ©tranger. ProblĂšme : aucun sanctuaire n'est opĂ©rationnel Ă ce stade pour les accueillir dans de bonnes conditions. Il y a bien des projets en Italie, en GrĂšce, au large du Canada. Mais Ă Ă©couter l'une ou l'autre des associations de dĂ©fense des animaux, les eaux seront trop chaudes, ou polluĂ©es.
Autre incertitude pointĂ©e par les acteurs de ce dossier : Wikie et Keijo pourront-elles vraiment survivre dans des eaux qui ne sont pas lĂ©gĂšrement stĂ©rilisĂ©es comme celle de leur bassin ? La mĂšre et le fils n'ont connu que la captivitĂ©. Au gouvernement, on dit travailler activement Ă l'identification dâun Ă©ventuel sanctuaire europĂ©en. Mais cela prendra du temps, peut-ĂȘtre des annĂ©es.
On se trouve donc, pour l'instant, dans une impasse pour les deux orques mais aussi pour douze dauphins qui ne peuvent pas non plus ĂȘtre remis dans la nature en pleine mer, oĂč ils ne survivraient pas aprĂšs leur captivitĂ©. Faute de solution immĂ©diate, c'est aux propriĂ©taires des animaux d'en prendre soin indique une source ministĂ©rielle. Tandis que du cĂŽtĂ© de la direction de Marineland, on renvoie Ă la responsabilitĂ© de l'Etat, qui a interdit les spectacles des cĂ©tacĂ©s, sa principale attraction. Ainsi qu'au fait que les solutions proposĂ©es Ă l'Ă©tranger ont Ă©tĂ© retoquĂ©es. Le parc estime Ă plusieurs millions dâeuros l'entretien annuel des deux orques et des douze dauphins.
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