Tour de France 2025 : pourquoi existe-il des écarts de rémunération aussi importants entre les femmes et les hommes

Derrière le succès sportif de Pauline Ferrand-Prévôt au Tour de France féminin 2025 se cache des écarts de rémunération avec les hommes toujours flagrants. Mais si la route reste longue, le cyclisme féminin avance vite.

Article rédigé par franceinfo
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Lors de la 9e étape du Tour de France femmes, le 3 août 2025. (JULIEN DE ROSA / AFP)
Lors de la 9e étape du Tour de France femmes, le 3 août 2025. (JULIEN DE ROSA / AFP)

La victoire de Pauline Ferrand-Prévôt sur le Tour de France femmes 2025, dimanche 3 août, devrait dynamiser un cyclisme féminin qui en a bien besoin. Si la discipline a connu un véritable boom ces dernières années, l'équilibre économique reste précaire et bien loin du cyclisme masculin. La preuve avec les écarts de rémunération sur le Tour, Pauline Ferrand-Prévôt a remporté une prime de 50 000 euros pour sa victoire, dix fois moins que Tadej Pogacar et son demi-million sur le Tour masculin.

Des écarts abyssaux qui touchent tout le peloton. Sur les 154 coureuses, elles sont 75 à n'avoir pas touché un seul euro de prime sur l'ensemble de ce Tour de France et seulement une trentaine à repartir avec plus de 1 000 euros. En comparaison, chez les hommes, ils ne sont qu'une dizaine à être rentrés bredouille et 171 à avoir touché au moins 1 000 euros. Les primes sont globalement dix fois inférieures. Au total, 260 000 euros ont été distribués chez les femmes contre 2,5 millions chez les hommes.

Moins d'étapes, moins de primes

Le constat est net et les explications sont assez simples finalement. Tout d'abord, le Tour de France femmes est composé de neuf étapes tandis que le Tour de France hommes en a 21. Beaucoup moins de primes sont donc distribuées pour les sprints et les cols,  mais aussi pour les prix de la combativité et simplement pour les gains de fin d'étape.

Mais lorsque l'on compare avec des courses masculines de même longueur comme le Paris-Nice ou le critérium du Dauphiné, on se rend compte que les primes sont plus élevées sur le Tour de France femmes. Il y a donc quand même un effet Grande Boucle.

En revanche, les deux courses ne bénéficient pas totalement des mêmes sponsors. Ils sont moins nombreux et moins généreux pour le Tour féminin parce que l'épreuve est encore très récente. Ce n'était que la quatrième édition. Avant d'investir, les entreprises veulent s'assurer de l'exposition du produit.

Un développement à grande vitesse

Les perspectives restent cependant plutôt réjouissantes. Le cyclisme féminin se développe à grande vitesse. Un salaire minimum est désormais garanti. Des sponsors majeurs sont arrivés ces dernières années. Des courses plus réputées se développent et permettent une meilleure exposition globale.

Le Tour de France connaît de son côté un succès grandissant. Il y avait plus de monde au bord des routes cette année et surtout beaucoup de monde derrière la télévision. Les audiences de France Télévisions, diffuseur de la course, ont dépassé en moyenne 2,5 millions de téléspectateurs avec un pic à 7,7 millions dimanche. Tout simplement un record pour le Tour féminin, et pas si loin du Tour masculin. De quoi donner l'envie à certains d'investir des sommes plus importantes les prochaines années.

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