"Nuit de la solidarité" : "On n'avait jamais pris autant de temps pour interroger les SDF sur leurs situations"
Près de 1 700 bénévoles et 300 professionnels ont quadrillé les rues de Paris dans la nuit de jeudi à vendredi. Une opération organisée par la mairie de Paris pour compter les sans-abris de la capitale. Franceinfo a interrogé Eric Pliez, président du Samu social de Paris.
/2023/07/05/64a55fd777de4_placeholder-36b69ec8.png)
/2018/02/16/phpGeaHxx_1.jpg)
De 22 heures à 1 heure du matin, questionnaires en main, des fonctionnaires de la ville, personnels associatifs et simples citoyens ont participé à une opération inédite de décompte de sans-abris dans la nuit de jeudi à vendredi. Objectif de cette initiative – déjà lancée à New-York, Montréal, Bruxelles ou Athènes – inédite en France : "Mesurer le nombre de personnes à la rue et améliorer notre connaissance de leurs profils et de leurs besoins pour adapter les réponses proposées", explique sur son site la mairie de Paris. Les bénévoles et professionnels, armés de questionnaires non-obligatoires et anonymes, auront pour mission de recenser le nombre de personnes sans-abris, et essayer de retracer précisément leurs situations. Les premières estimations seront révélées mercredi.
Eric Pliez, président du Samu social Paris et directeur général de l'association Aurore, a participé à l'opération. Il revient sur la méthode utilisée par les recenseurs.
Quel est l'intérêt d'une telle opération, avec cette nouvelle méthode de comptage ?
Franceinfo : En France, notre connaissance du nombre de sans-abris reste parcellaire car on n'a jamais mesuré précisément, avec une méthode scientifique, le nombre de personnes à la rue. Les seuls chiffres à notre disposition jusqu'à présent sont ceux transmis par les maraudes. Des relevés qui ont pu être influencés dans la mesure où, par essence, les sans-abris sont mobiles.
Avec la méthode utilisée jeudi soir, on bénéficie d'un quadrillage précis. En plus, on n'avait jamais pris autant de temps pour interroger les SDF sur leurs situations, ce qui les a conduits là... Grâce à ces relevés, on va pouvoir adapter des solutions aux situations particulières. Un homme qui est à la rue depuis 25 ans, on ne l'accompagne pas de la même manière qu'une femme battue qui a quitté son domicile trois jours avant. Là-dessus, je suis assez séduit par cette opération.
Quelles difficultés avez-vous rencontré au cours de cette "Nuit de la solidarité" ?
J'ai quadrillé la gare de Lyon avec quelqu'un qui connaît parfaitement une bonne partie des personnes présentes à cet endroit. Ce qui était particulièrement difficile c'était de poser des questions à des gens qui sont, pour certains, à moitié endormis ou qui ne vont pas bien...
C'est l'un des seuls écueils de cette opération : on va avoir des chiffres et une vision des situations mais on n'aura peut-être pas toutes les réponses qu'on avait prévues dans les questionnaires. Peut-être parce qu'on arrive tard dans la soirée et que les gens ne sont pas dans le meilleur état pour répondre. En tout cas, c'est là que c'est un peu délicat.
Comment pouvez-vous l'améliorer ?
La Fondation Bloomberg, qui l'a lancée à New-York, précise bien que ce n'est pas la première année qu'on a les chiffres les plus corrects. Je pense qu'on a lancé une dynamique qui sera à parfaire au fil du temps. Et puis l'autre avantage de cette méthode, c'est qu'on avait quand même à disposition plus de 1 700 bénévoles qui circulaient avec les professionnels : c'est une bonne façon de mieux agir ensemble demain.
Ce type d'exercice doit être renouvelé régulièrement et je pense qu'on doit aussi s'interroger sur comment les maraudes professionnelles peuvent améliorer leur système de recensement quotidien des personnes à la rue.
À regarder
-
Les otages israéliens sont rentrés chez eux
-
🤖🧫 Des robots spermatozoïdes pour lutter contre l'infertilité
-
Intempéries : la Guadeloupe traversée par la tempête Jerry
-
Frédéric Encel revient sur l'accord de Trump pour Gaza.
-
Smartphones : un gang de voleurs arrêté à Londres
-
Les premiers otages israéliens libérés par le Hamas
-
12 millions de jeunes filles mariées avant 18 ans chaque année
-
Cellule, parloir : les conditions d'incarcération de N. Sarkozy
-
Une finale en or : "C'est une famille qui a gagné"
-
Laurent Nuñez, Jean-Pierre Farandou... La liste des ministres du gouvernement Lecornu II
-
Cookie, burger : le croissant à toutes les sauces
-
Sauvetage spectaculaire : hélitreuillé depuis l'Arc de triomphe
-
Retour de S. Lecornu : peut-il tenir ?
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter