"Colère" et "indignation" de collectifs de victimes après la promotion d'un prêtre condamné pour pédocriminalité dans le diocèse de Toulouse

Dominique Spina a été condamné en 2006 en appel à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour le viol d'un lycéen de 16 ans en 1993.

Article rédigé par franceinfo
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L'archevêque de Toulouse, Guy de Kérimel, en février 2023. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'archevêque de Toulouse, Guy de Kérimel, en février 2023. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

"Nous, collectifs de victimes de l'enseignement catholique, exprimons notre profonde indignation, et notre colère, face à la promotion de Dominique Spina, prêtre du diocèse de Toulouse, au poste de chancelier" en juin, ont déclaré dix collectifs dans un communiqué transmis à franceinfo, vendredi 11 juillet. Dominique Spina a été condamné en 2006 en appel à Tarbes (Hautes-Pyrénées) alors qu'il était prêtre du diocèse de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) à cinq ans de prison dont un avec sursis pour le viol d'un lycéen de 16 ans en 1993.

Pour justifier sa décision, l'archevêque de Toulouse, Guy de Kérimel, a expliqué dans un communiqué publié lundi avoir "pris le parti de la miséricorde", "en choisissant de nommer l'abbé Spina chancelier de la curie diocésaine", alors qu'il était depuis cinq ans employé aux archives.

"Il n'exerce plus de charge pastorale, sinon celle de célébrer l'Eucharistie, seul ou exceptionnellement pour des fidèles. Considérant que nous n'avons rien à reprocher à ce prêtre depuis ces trente dernières années pour des faits susceptibles de faire l'objet de poursuites judiciaires, canoniques ou civiles, j'ai donc choisi de le nommer dans cette fonction administrative", a ajouté Guy de Kérimel.

"Un manque de respect flagrant envers les victimes"

"Cette situation, inacceptable, témoigne d'un manque de respect flagrant envers les victimes et leurs familles", ont dénoncé les dix collectifs de victimes, dont celui de Notre-Dame de Bétharram. Avant de poursuivre : "Pire, cette situation démontre que, malgré une volonté affichée de lutte contre les violences faites aux mineurs, l'Église de France continue de protéger les prédateurs, même condamnés, et va jusqu'à les promouvoir." 
 
Les dix collectifs demandent à l'Église de France trois mesures : "l'interdiction stricte et définitive d'exercer tout ministère pour les prêtres et les religieux, condamnés pour des violences, qu'elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, sur des enfants ou des adultes" ; "l'éloignement conservatoire des ministères au contact d'enfants pour les prêtres et les religieux faisant l'objet de signalements crédibles" ; "la transparence totale sur les décisions de nomination et les antécédents des prêtres et religieux."
 
Le poste de chancelier du diocèse est dédié à la gestion de l'établissement, à la conservation des actes officiels de l'archevêque. Le chancelier peut aussi apporter son aide et ses conseils sur l'administration des sacrements aux prêtres et aux paroisses

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