Participation des détenus aux frais d'incarcération : une "idée aussi simple que brutale et consternante", dénonce l'Observatoire International des Prisons

L'OIP rappelle notamment que la population carcérale est largement marquée par la précarité : un prisonnier sur 5 vit avec moins de 60 euros par mois.

Article rédigé par franceinfo
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Le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, le 23 avril 2025. (MATTHIEU DELATY / Hans Lucas via AFP)
Le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, le 23 avril 2025. (MATTHIEU DELATY / Hans Lucas via AFP)

La proposition du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, de demander aux détenus condamnés de participer aux frais d'incarcération est une "idée aussi simple que brutale et consternante", dénonce dans un communiqué de presse l'Observatoire International des Prisons (OIP).

"Reprenant une idée ancienne, ressuscitée dans une récente proposition de loi, le ministre de la Justice poursuit sereinement son entreprise de démagogie carcérale", ajoute l'OIP. "Ces nouveaux percepteurs ont déjà mérité le prix de l’indignité", lance l'OIP. Gérald Darmanin a annoncé lundi avoir envoyé une lettre aux agents de l'administration pénitentiaire, pour leur annoncer notamment qu'il allait modifier la loi pour que les détenus participent aux frais d'incarcération.

Selon l'OIP, Gérald Darmanin "sembl(e) tout ignorer des parcours de vie des personnes détenues, principalement marqués du sceau de la précarité". Et de rappeler ces chiffres : "Faut-il rappeler que plus de la moitié des personnes détenues sont sans emploi avant leur entrée en prison, que près d’un tiers d’entre elles sont confrontées à une situation d’hébergement précaire et que 8% se déclarent sans domicile ?".

L'OIP rappelle que 30% des personnes détenues ont accès à un emploi en prison et que la majorité des détenus condamnés qui travaillent sont rémunérés entre 20 et 45% du smic. Toujours selon l'OIP, un prisonnier sur 5 vit avec moins de 60 euros par mois.

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