Fuite dans un sac de linge, notice d'Interpol, cavale… Ce que l'on sait de l'évasion et de l'arrestation d'Elyazid A., détenu à la prison de Corbas
Le prisonnier qui s'était évadé en se cachant dans le sac de son codétenu libérable a été arrêté lundi matin à Sathonay-Camp, dans la métropole lyonnaise, a annoncé le parquet de Lyon.
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Il était caché dans le sac de son codétenu. L'homme de 20 ans qui s'était évadé, vendredi 11 juillet, de la prison de Corbas, près de Lyon, a été interpellé lundi 14 juillet au matin à Sathonay-Camp, à près de 25 minutes en voiture de la maison d'arrêt en question, a annoncé le parquet de Lyon. Actuellement en garde à vue, le jeune homme a été arrêté "aux alentours de 6 heures, sortant d'une cave", précise le parquet. Son interpellation a été réalisée par l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) et la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) du Rhône, sur la base d'un mandat de recherche émis par le parquet pour "évasion en bande organisée" et participation à "une association de malfaiteurs", selon la même source. Son codétenu a également été interpellé lundi à la gare Saint-Charles de Marseille. Voici ce que l'on sait de cette affaire.
Il s'est évadé dans un "sac parloir"
Vendredi, le détenu a "profité de la libération de son codétenu pour se dissimuler dans son paquetage et sortir" de l'établissement, a détaillé à l'AFP l'administration pénitentiaire. Dans ce "sac parloir", un gros sac large en toile, souvent à carreaux, qui peut contenir une grande quantité d'affaires, l'homme de 1,72 m a ainsi pu échapper à la vigilance des gardiens. Pour sa libération, le codétenu s'était fait prêter par la prison un chariot à bagages afin d'emporter ses affaires jusqu'à la voiture venue le chercher.
Les services pénitentiaires ne se sont rendu compte de l'évasion que samedi matin, quand le prisonnier manquait à l'appel. Les gendarmes ont ensuite été avisés de cette disparition en début d'après-midi, soit 28 heures après l'évasion. Une notice rouge d'Interpol a alors été émise pour tenter de le retrouver.
Il était détenu pour meurtre en bande organisée
Le détenu, Elyazid A., 20 ans, est né à Mayotte le 4 novembre 2004, mentionne la notice d'Interpol. Surnommé "Joker" ou "Equalizer", selon Le Progrès , l'homme est connu pour appartenir au milieu de la criminalité organisée. Selon le parquet de Lyon, au moment de son évasion, il était détenu "pour meurtre en bande organisée et infraction à la législation sur les armes, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à la Juridiction interrégionale spécialisée de Paris".
Selon les informations de franceinfo, le jeune homme est soupçonné d'être impliqué dans le meurtre de Djalal Chaabi, trafiquant de drogue abattu de plusieurs balles le 15 janvier aux Ulis (Essonne) par deux tueurs à gages.
Il exécutait par ailleurs plusieurs peines d'emprisonnement, selon le parquet, pour des faits mineurs "liés à des trafics ou des vols", a précisé auprès de BFMTV le directeur de l'administration pénitentiaire, Sébastien Cauwel. Mais il n'était "pas suivi par le renseignement pénitentiaire", a-t-il ajouté. Selon Le Parisien, le détenu "a été l'objet de plusieurs rapports d'incidents en détention à Corbas, pour des conflits entre détenus, mais aussi pour la découverte de téléphones portables dans sa cellule".
Il a été arrêté près de Lyon, son codétenu à Marseille
Après trois jours de traque, Elyazid A. a été interpellé à la sortie d'une cave, dans la commune de Sathonay-Camp, au nord de Lyon, à près de 25 minutes en voiture de la maison d'arrêt. "Je suis passée sur mon balcon et j'ai vu des hommes courir après un autre. Ils l'ont plaqué par terre", a témoigné une habitante auprès de France Télévisions.
Selon BFMTV, Elyazid A. partageait sa cellule avec deux autres détenus. Le porteur du sac a été arrêté lundi soir à 22 heures à Marseille, à la gare Saint-Charles, a appris franceinfo de source proche du dossier. Il a été placé en garde à vue et sera ramené à Lyon mardi dans la journée, assure le parquet de Lyon.
Plusieurs enquêtes ouvertes pour faire la lumière sur cet incident
En parallèle de l'enquête ouverte par le parquet de Lyon pour "évasion en bande organisée" et "association de malfaiteurs", le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a demandé l'ouverture d'une inspection de l'Inspection générale de la justice. De son côté, l'administration pénitentiaire affirme qu'une enquête interne a été "immédiatement lancée" pour tenter de déterminer les circonstances de cette évasion et assure qu'elle prendra "toutes les mesures disciplinaires qui s'imposent". Le directeur de l'administration pénitentiaire, Sébastien Cauwel, dénonce auprès de France Télévisions une "accumulation de fautes" humaines et des "dysfonctionnements graves, inadmissibles même", car les sacs doivent toujours être vérifiés.
Il précise qu'"aucun élément" ne permet de penser à une "complicité interne". Concernant le délai avant que l'établissement ne se rende compte de la disparition du prisonnier, il évoque auprès de BFMTV la possibilité que le détenu libérable ait été immédiatement remplacé dans la cellule, ce qui peut avoir entraîné "une forme d'absence de vigilance" de la part des agents de la zone.
De son côté, Jean-François Fogliarino, secrétaire général du Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP-CFDT), met en cause la surpopulation carcérale dont souffre la maison d'arrêt de Lyon-Corbas : au 1er juin dernier, 1 226 prisonniers y étaient détenus, pour seulement 678 places. Selon les syndicats de surveillants pénitentiaires, la surpopulation – dont ils se plaignent depuis des mois – complique la gestion de la détention au quotidien. Cette affaire "est un constat d'échec de l'incarcération et de notre administration", déclare Jean-François Fogliarino à franceinfo.
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