"Sans les associations, le pays tomberait", alerte le président des Restos du cœur

Quarante ans après l’appel de Coluche, les Restos du cœur alertent sur la fragilité du secteur associatif. Face à une pauvreté persistante et des dons en baisse, leur président appelle l’État à soutenir les associations qui, selon lui, "tiennent le pays".

Article rédigé par franceinfo
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Le président bénévole des Restos du Cœur, Patrice Douret, le 5 septembre 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Le président bénévole des Restos du Cœur, Patrice Douret, le 5 septembre 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Alors que les Restos du cœur fêtent leurs 40 ans vendredi, le président de l'association, invité de France Inter, alerte sur la situation actuelle : "Sans les associations, le pays tomberait, le pays chuterait. Il faut absolument les soutenir aujourd'hui", estime Patrice Douret. Il évoque la "fragilité du secteur associatif", estimant que ces associations "tiennent le pays".

Dans le cas précis des Restos du cœur, "nous avons la chance de ne pas avoir eu de baisse de nos donateurs. En revanche, ce que l'on constate, c'est que le niveau moyen de dons baisse", analyse le président bénévole des Restos du cœur, estimant que ces donateurs "sont aussi affectés par les problèmes de pouvoir d'achat".

Patrice Douret se dit "vigilant", également, par rapport à la situation de l'association, "tous les prix que nous avions constatés en 2023 restent élevés. Ils sont élevés pour les personnes qui ont besoin d'acheter des produits alimentaires et d'hygiène, mais également pour les associations et pour les Restos du cœur", raconte le président des Restos du coeur. "On fait ce que l'on peut quand on peut. Quand on peut faire plus, on fait plus. Et quand on ne peut pas, on fait moins". L'association avait annoncé en 2023 une baisse du nombre de bénéficiaires à cause de difficultés financières.

Aujourd'hui, les Restos du cœur ont "sorti la tête de l'eau mais on est encore inquiets", concède vendredi matin sur ICI Paris, Yves Mérillon, porte-parole de l'association. "Fondamentalement, si la pauvreté continue à ce niveau-là, nous ne tiendrons pas le coup, nous serons emportés".

Des bénéficiaires toujours plus nombreux

Les Restos du cœur accueillent "1,3 million de personnes dont la moitié sont des jeunes de moins de 25 ans" et distribue 163 millions de repas par an, selon son président. "Nous avons plus de 120 000 bébés", ajoute Yves Mérillon, l'une des "priorités". "Notre obsession, c'est le renouvellement de la pauvreté de génération en génération."

"Il y a eu autour de Coluche, le 26 septembre 1985, une mobilisation sociétale très importante", rappelle Patrice Douret. "C'était presque une évidence que les entreprises, les particuliers, les politiques, toutes les personnalités qui entouraient Coluche viennent l'aider. Aujourd'hui, cette évidence, elle n'est plus là."

Dans ce contexte, Patrice Douret dit avoir "alerté le Premier ministre", Sébastien Lecornu, "sur trois choses". Pour lui, au vu de la situation des associations, "l'effort budgétaire qui est à trouver ne doit pas porter sur les associations. Elles sont déjà en difficulté, il faut absolument les soutenir." Il alerte également sur la loi Coluche, qui permet la défiscalisation des dons. "Il y a quelques mois, il y avait dans l'idée de venir la détricoter", alerte-t-il.

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