Bataille judiciaire autour d’un ingénieur musulman interdit d’accès à des sites nucléaires
Un ingénieur, employé par un sous-traitant d'EDF, tente de regagner en justice son autorisation d'accès aux centrales nucléaires suite à un avis défavorable de la préfecture de l'Aube. Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne rendra son jugement fin août.
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Mars 2012, un ingénieur d’une société sous-traitante d’EDF, se voit refuser l’accès à la centrale de Nogent-sur-Marne, suite à un avis défavorable de la préfecture de l’Aube pour raison de sécurité. Embauché depuis février, il avait pourtant obtenu une autorisation d’accès aux sites nucléaires pour les années 2012-2013 et devait superviser des équipes de maintenance.
“Il est inconnu des services de police, n’a pas de casier judiciaire. On soupçonne que c’est sa religion qui a posé problème ”, a commenté l’avocat du Collectif contre l’islamohobie (CCIF), Maître Sefen Guez Guez qui défend l’ingénieur musulman. "Il porte un nom à consonance arabe, (...) il pratique le ramadan, il demande les jours fériés pour les fêtes de l'Aid. On sait qu'il est musulman, après aujourd'hui est-ce qu'on a des éléments objectifs pour justifier cette islamophobie? Non, mais on a des présomptions" a-t-il expliqué à France Info.
L’avis de la préfecture n’est pas motivé car il est “couvert par le secret défense ”. “Il va de soi que le préfet n’a pas émis un avis défavorable en fonction des critères de religion ou de race” , a répondu le cabinet du préfet. “On juge sur des éléments liés à la sécurité” .
En juin, l’ingénieur avait de nouveau accès à plusieurs sites, selon son avocat, suite à une décision du tribunal de Châlons-en-Champagne. Ce dernier estimait qu’il y avait “un doute sérieux sur la légalité de la décision” , puisque “ni EDF, ni le préfet de l’Aube n’ont précisé quelles caractéristiques justifiaient l’interdiction d’accès” .
Un mois plus tard, en juillet, l’accès à un site nucléaire lui était à nouveau refusé par EDF, en s’appuyant sur le même avis. “C’est un serpent qui se mord la queue , a expliqué la préfecture. La réglementation ne prévoit pas la motivation de l’avis du préfet et le tribunal administratif ne fait que constater qu’il n’est pas motivé” .
L'ingénieur a introduit un réferé, examiné lundi par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Ce dernier rendra son jugement fin août, a indiqué son avocat.
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