Affaire Marc Machin : la cour d'assises décortique l'enquête policière
La cour d'assises de Paris a auditionné mardi plusieurs policiers pour tenter de comprendre comment l'enquête sur le meurtre d'une femme au pont de Neuilly en décembre 2001 avait pu impliquer Marc Machin. Le véritable auteur du crime s'était dénoncé en 2008 et a été condamné à 30 ans de prison en février dernier.
Comment a-t-on pu en arriver à une telle erreur judiciaire ?
Quelles ont été les conditions de l'obtention des aveux de Marc Machin ? Des
aveux "sous la pression ", raconte l'homme qui a passé presque sept ans
en prison pour rien. Au deuxième jour du procès en révision, l'enquête
policière a été décortiquée pour tenter de comprendre.
Marie-Agnès Bedot, 45 ans, avait été tuée à coups de couteau, tôt
le matin du 1er décembre 2001 sur le pont de Neuilly. Marc Machin est déclaré
coupable. En 2008, David Sagno, le véritable tueur, se dénonce.
"Je suis quasi certaine que c'est lui "
Premier élément de l'enquête observé à la loupe : le témoignage
d'une infirmière, qui ce matin-là avait été abordée à proximité du lieu du
crime par un homme qui lui avait fait des avances sexuelles.
Le rapprochement avait été fait avec Marc Machin, qui avait
employé quasiment la même phrase lors d'une agression sexuelle l'année
précédente.
Parmi huit photos, l'infirmière avait désigné la sienne. Une fois
le jeune homme de 19 ans interpellé, il lui a été présenté derrière une glace
sans tain, vêtu d'un blouson similaire à celui qu'elle avait décrit et
"prononçant la même phrase ". "Elle a dit : "Je suis quasi certaine
que c'est lui ", a rapporté Jean-Paul Copetti, ancien chef de groupe à la
"Crim ".
La présidente Blandine Froment s'est étonnée que les policiers n'aient
pas procédé à un "tapissage" où le suspect est encadré de plusieurs
personnes sans lien avec l'affaire.
Des aveux après avoir été déstabilisé
En garde à vue, Marc Machin a commencé par nier. Alors que la
garde à vue tirait à sa fin, Marc Machin a été présenté à Jean-Claude Mulès, un
policier expérimenté, qui l'a mis en confiance pour qu'il se livre.
Selon Marc Machin, ce policier a fini de le déstabiliser en lui
parlant des viols qu'il avait subis étant enfant et lui a promis de l'aider à
entrer dans la Légion étrangère quand il sortirait de prison.
Marc Machin a alors avoué le meurtre. Il n'a pas décrit son geste
mais a cité des éléments concrets. Les policiers ont contesté à l'audience lui
avoir montré des photos du crime dont il aurait tiré ces éléments, comme il
l'affirme.
Le juge d'instruction
Thierry Bellancourt, devant lequel Marc Machin avait réitéré ses aveux avant de
se rétracter, a jugé ces aveux "convaincants ".
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