Harcèlement chez Ubisoft : l'entreprise et son PDG Yves Guillemot cités à comparaître devant un tribunal le 1er octobre
L'audience, devant le tribunal de Bobigny, concerne les mêmes faits de harcèlement moral et sexuel qui ont conduit à la condamnation de trois anciens cadres du géant du jeu vidéo en juillet. Une responsable des ressources humaines est également citée.
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Ils étaient les grands absents du procès pour harcèlement moral et sexuel qui a visé trois anciens cadres d'Ubisoft en juin ; ils sont désormais convoqués par la justice. Le géant français du jeu vidéo Ubisoft, son PDG Yves Guillemot et une responsable des ressources humaines, Marie Derain, sont cités à comparaître devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) le 1er octobre, a appris franceinfo mardi 26 août, confirmant une information de BFMTV.
L'entreprise confirme à franceinfo qu'"un syndicat et quatre personnes physiques ont délivré à l'encontre d'Ubisoft une citation à comparaître devant le tribunal judiciaire de Bobigny le 1er octobre prochain" pour une audience de consignation, une étape de l'instruction qui précède un éventuel procès. Ubisoft ajoute qu'"il s'agit des mêmes parties civiles" que lors du procès de juin, et que "cette convocation est fondée sur les mêmes faits".
Le syndicat Solidaires Informatique, partie civile dans le procès de juin, confirme à franceinfo l'envoi de "citations directes à comparaître à Yves Guillemot, Marie Derain et Ubisoft International", comme il l'avait annoncé dans un communiqué publié en mai.
"Contraindre le PDG à s'expliquer devant la justice"
L'avocate du syndicat et de quatre autres parties civiles, Maude Beckers, citée par Le Parisien en juillet, estimait qu'Yves Guillemot "avait le pouvoir de recadrer ses collaborateurs". "En les laissant à des postes de pouvoir, il a participé à la commission des délits de harcèlement moral et harcèlement sexuel, environnemental, systémique et institutionnel, faisant de lui un complice", développait l'avocate, qui disait vouloir "contraindre le PDG à s'expliquer devant la justice"par cette citation directe.
Trois ex-cadres d'Ubisoft avaient été condamnés le 2 juillet à des peines allant de 12 mois à trois ans de prison avec sursis. L'ancien vice-président du service éditorial du studio, Thomas François, a été reconnu coupable de harcèlement moral, sexuel et d'une tentative d'agression sexuelle. L'ancien game director Guillaume Patrux a, quant à lui, été jugé coupable de harcèlement moral, tout comme l'ex-numéro 2 d'Ubisoft, Serge Hascoët, également condamné pour complicité de harcèlement sexuel.
Les avocats des parties civiles comme ceux des accusés avaient plaidé pour que le procès examine aussi le rôle de l'entreprise et de ses dirigeants dans les faits dénoncés. "Si on veut être cohérent avec l'idée que le harcèlement soit systémique, il faut que tout le monde soit présent à la barre", avait soutenu l'avocat de Serge Hascoët à franceinfo. "Il ne s'agit pas de quelques agissements individuels, mais d'une mécanique bien huilée d'entre-soi, d'organisation du travail et de management qui ont permis à ces violences de perdurer au sein de l'entreprise durant des années", soutient Solidaires Informatique dans son communiqué.
"Contrairement aux demandes des parties civiles, le parquet avait décidé qu'il n'y avait pas lieu d'engager de poursuites pénales contre Ubisoft ni contre ses dirigeants, ce qu'il avait confirmé à l'occasion de ses réquisitions à l'audience de juin dernier", rétorque l'entreprise, qui assure qu'elle "continuera à apporter son concours à la justice à chaque fois que nécessaire". "Notre priorité est de s'assurer du respect absolu de l'intégrité physique et morale [des] salariés [d'Ubisoft], dans le cadre d'une politique de prévention et de tolérance zéro en matière de harcèlement sexuel ou moral, (...) d'injure ou de discrimination", soutient Cécile Russeil, vice-présidente exécutive d'Ubisoft.
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