Fin de vie : "On ne peut pas se permettre une loi floue", estime le professeur d'éthique médicale Emmanuel Hirsch

Emmanuel Hirsch met en garde, lundi, contre "la porosité entre suicide assisté et euthanasie" dans une "loie floue" sur la fin de vie.

Article rédigé par franceinfo
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Une soignante désinfecte la main d'un patient, le 16 janvier, à l'hôpital de Brive. Image d'illustration. (STEPHANIE PARA / MAXPPP)
Une soignante désinfecte la main d'un patient, le 16 janvier, à l'hôpital de Brive. Image d'illustration. (STEPHANIE PARA / MAXPPP)

Alors que les députés entament, lundi 12 mai à 16h, l’examen des deux textes sur la fin de vie (soins palliatifs et aide active à mourir), Emmanuel Hirsch, professeur émérite d’éthique médicale à l’université Paris-Saclay, met en garde, lundi sur franceinfo, contre les risques d’une législation imprécise. "On ne peut pas se permettre une loi floue", dit ce spécialiste des questions de fin de vie qui vient de diriger l’ouvrage Fins de la vie, les devoirs d’une démocratie, paru aux éditions du Cerf.

Le professeur évoque les conséquences d’un cadre légal imprécis : "Au moment où les interdits tombent, on est face à un vide et ce qu'on appelle un conflit de loyauté, vis-à-vis de quelqu'un qui donne le sentiment de souffrir et de souffrir psychologiquement, de ne plus avoir sa place dans la société ou d'être allé au bout de sa vie". Le proche "peut être face à un dilemme en se disant mais 'est ce que je n'ai pas un conflit de loyauté ?', c'est là où le législateur doit être précis", poursuit-il.

"Des questions aussi de solidarité, de fraternité et de société"

Selon lui, "l'ambiguïté de la loi telle qu'elle est présentée, c'est la porosité entre suicide assisté et euthanasie". "Quelle est la différence entre un suicide assisté et une euthanasie dès lors qu'un tiers va remettre le produit d'une certaine manière ?" se demande Emmanuel Hirsch. Il rappelle que "la loi protège" et souligne que "beaucoup demandent l'évolution de la loi pour ne pas laisser les gens se suicider seuls, notamment des personnes seules, en disant il vaut mieux l'assistance médicalisée".

Le professeur d'éthique médicale estime qu’"il est difficile de définir d'une manière très claire des règles. C'est pour ça que la plupart des pays qui nous ont précédés ont aujourd'hui des critères qui sont extrêmement flous et ils s'adaptent à une demande sociétale". Pour Emmanuel Hirsch, "la question de la fin de vie, c'est des questions aussi de solidarité, de fraternité et de société".

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