Débat sur l'aide à mourir : "La fraternité, ce n'est pas offrir une porte de sortie facile", estime le président de la Fédération protestante de France

Le pasteur Christian Krieger est signataire d'une tribune de plusieurs responsables religieux appelant à une "vigilance éthique" à propos de la proposition de loi sur la fin de vie, en cours d'examen par les députés.

Article rédigé par franceinfo
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Le président de la Fédération protestante de France, Christian Krieger, le 13 novembre 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Le président de la Fédération protestante de France, Christian Krieger, le 13 novembre 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les responsables des principaux cultes religieux inquiets de la proposition de loi sur l'aide à mourir. Plusieurs d'entre eux ont signé une tribune alertant sur de "graves dérives" que pourrait entraîner selon eux la proposition de loi sur l'aide à mourir, débattue depuis lundi à l'Assemblée nationale. "La loi de fraternité, c'est d'abord une présence humaine auprès des personnes en fin de vie. La fraternité, ce n'est pas offrir une porte de sortie facile", a déclaré le pasteur Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France et l'un des signataires, sur franceinfo, jeudi 15 mai.

"Ce texte nous inquiète car il est devenu très offensif. Il s'agit vraiment d'un droit au suicide assisté et un droit à l'euthanasie. Cette évolution nous inquiète et nous ressentions le besoin de nous exprimer", a expliqué le pasteur. "Nous estimons qu'il y a une telle insuffisance de culture de soins palliatifs et de méconnaissance de la loi Claeys-Leonetti qu'une évolution du cadre législatif est absolument inopportune et précipitée."

Le religieux évoque un "effet collatéral d'une telle loi" : "Tous ceux qui se sentent en situation de dépendance, des malades, des personnes en situation de handicap, des personnes âgées, peuvent, parce qu'il y a cette possibilité d'un suicide assisté, estimer très lourdement le fardeau de leur dépendance, et finalement sentir un devoir de partir." "Dans les pays qui ont légalisé le suicide assisté, le taux de personnes isolées et pauvres qui y ont recours est absolument phénoménal. C'est vraiment quelque chose qui touche les plus vulnérables", estime-t-il.

Quant à cette tribune, Christian Krieger affirme que "ce sont plutôt les protestants et les catholiques qui ont eu un contact et se sont dit qu'il fallait faire quelque chose". "Mais la signature a été assez rapidement partagée par l'ensemble des responsables religieux", termine-t-il.

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