Fin de vie : les députés ont rejeté un article renforçant la formation aux soins palliatifs en raison de la mention "d'aide à mourir"

Cette mention avait été rajoutée dans le titre d'un diplôme par un amendement porté par le député macroniste Christophe Marion.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 14 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)
La séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 14 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Le texte a été rejeté par 80 voix contre 73. Les députés ont préféré repousser, mercredi 14 mai, un article visant à renforcer la formation aux soins palliatifs après l'ajout de la mention "d'aide à mourir" dans le titre d'un diplôme. Cet article discuté visait à inscrire dans la loi l'engagement du gouvernement pris en 2024 de créer un diplôme d'études spécialisées en médecine palliative et en soins d'accompagnement, notamment pour valoriser cette filière.

L'adoption d'un amendement porté par le député macroniste Christophe Marion visant à modifier le nom du diplôme en y ajoutant cette mention "d'aide à mourir" a provoqué des remous dans l'hémicycle. Les opposants à l'aide à mourir ont accusé les élus à l'origine de son adoption de "tout mélanger" et de les contraindre à voter contre l'article dans son ensemble.

"C'est laisser les soignants démunis"

La droite et l'extrême-droite s'y sont largement opposés, à l'inverse de la gauche. Les députés du bloc central étaient, eux, divisés. "Nous légiférons aujourd'hui sur les soins palliatifs et non sur l'aide à mourir. C'est la raison pour laquelle le texte initial a été scindé en deux parties", a rappelé au début de l'examen de l'article la députée RN Angélique Ranc. "Est-ce que cela aurait du sens d'introduire une référence à l'aide à mourir dans ce texte ?", s'est-elle interrogée, faisant état du cas où la seconde loi sur l'aide à mourir ne serait pas adoptée.

Ne pas former à l'aide à mourir, "c'est laisser les soignants démunis" en cas d'adoption du second texte, a rétorqué la députée insoumise Elise Leboucher. Et "aborder l'aide à mourir lors de leur formation n'obligera pas les soignants formés à la pratiquer", a-t-elle ajouté, précisant qu'elle ne remettait pas "en cause la clause de conscience". L'Assemblée nationale doit examiner à partir de la fin de cette semaine ou en début de semaine prochaine la proposition de loi d'Olivier Falorni (groupe MoDem) créant ce "droit à l'aide à mourir".

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