Aide à mourir : Bruno Retailleau s'oppose à la proposition de loi, Line Renaud et Gabriel Attal défendent le texte

"Si nul ne souhaite mourir, en revanche, certains peuvent vouloir arrêter de souffrir", plaident l'artiste et l'ancien Premier ministre dans les colonnes de "La Tribune dimanche".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, dans la cour de l'Elysée, à Paris, le 7 mai 2025. (BERTRAND GUAY / AFP)
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, dans la cour de l'Elysée, à Paris, le 7 mai 2025. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Je me battrai, parce que notre société a besoin de soins palliatifs, pas d'une légalisation de l'euthanasie." Bruno Retailleau a dénoncé, samedi 10 mai, le texte sur l'aide à mourir, qui sera débattu à partir de lundi à l'Assemblée nationale. Ce texte est "profondément déséquilibré" et "fait sauter tous les verrous. Ce n'est pas un texte d'apaisement, c'est un texte de rupture anthropologique", a affirmé au Journal du dimanche le ministre de l'Intérieur à propos de la proposition de loi déposée par Olivier Falorni (apparenté MoDem). "S'il était voté en l'état, il deviendrait plus facile de demander la mort que d'être soigné", affirme le ministre LR, parlant d'un texte qui "est celui du renoncement, de l'abandon".

"Si nul ne souhaite mourir, en revanche, certains peuvent vouloir arrêter de souffrir", arguent de leur côté Line Renaud, 96 ans, et l'ancien Premier ministre Gabriel Attal, 36 ans, dans les colonnes de La Tribune dimanche. Pour eux, "s'opposer par conservatisme à toute évolution du droit, c'est faire passer son dogmatisme avant la souffrance des malades. C'est manquer à son devoir d'écoute et d'humanité pour imposer sa morale". Ils appellent en conséquence à agir "pour offrir aux malades la liberté de choix".

Les députés ont approuvé la proposition de loi en commission des Affaires sociales pour permettre à des malades avec une "affection grave et incurable" qui "engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale" et ne supportant plus leurs souffrances, de recevoir ou de s'administrer une substance létale. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a estimé le mois dernier que l'ouverture d'une aide à mourir est "essentielle pour celles et ceux dont la souffrance (...) ne peut être soulagée", assurant que cela n'ouvre pas "une rupture anthropologique", en raison des multiples conditions fixées.

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