Affaire Betharram : les dénégations de François Bayrou ont "fait gonfler le soufflé", estime l'ex-juge Christian Mirande

Alors que le Premier ministre doit être entendu mercredi après-midi par la commission d'enquête parlementaire, l'ancien magistrat estime dans "Sud-Ouest" qu'il aurait mieux fait de reconnaître leur rencontre en 1998.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'établissement catholique de Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, le 29 mars 2025. (ANGELINE DESDEVISES / HANS LUCAS / AFP)
L'établissement catholique de Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, le 29 mars 2025. (ANGELINE DESDEVISES / HANS LUCAS / AFP)

A quelques heures de l'audition du Premier ministre devant la commission d'enquête parlementaire, il enfonce le clou. Dans une interview à Sud-Ouest, mercredi 14 mai, l'ex-juge Christian Mirande estime que François Bayrou "a fait gonfler le soufflé" de l'affaire Betharram en niant, initialement, être venu le voir en 1998 pour évoquer un dossier de viol impliquant un religieux de l'établissement catholique béarnais.

"[François] Bayrou a eu le tort de dire d'abord qu'il ne m'avait pas rencontré. Ensuite, que c'était fortuit. C'était tout aussi bête !", déclare l'ancien magistrat. "Il aurait dit : 'Oui, je connais l'ex-juge, je suis allé le voir, on a parlé de ce que la presse évoquait…' Point final, on n'en parlait plus !", poursuit Christian Mirande.

"C'est une énormité"

Selon l'ex-juge d'instruction, François Bayrou est venu le voir chez lui pour "en savoir un peu plus sur les accusations visant le père Carricart", alors mis en examen et écroué. "Il était heurté, pas tant parce que son fils y était élève, que par le fait que l'institution était mise en cause", alors qu'il en était "un défenseur assidu", affirme Christian Mirande.

"Il n'arrivait pas à croire que Carricart ait commis ces faits. Je m'en souviens bien, il disait : 'C'est pas possible, c'est pas croyable !' Cela démontre bien qu'il avait des liens avec lui", complète-t-il, alors que François Bayrou nie avoir connu le père Carricart, décédé en 2000. "Quand il dit qu'il ne le connaissait pas, c'est une énormité", insiste Christian Mirande, démentant avoir violé alors le secret de l'instruction puisque l'affaire était largement relayée dans la presse.

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