"Les vieux méritent mieux" : les professionnels du grand âge se mobilisent pour que "les lois bougent"

Ils alertent sur l’inaction politique face au vieillissement de la population et réclament une loi de programmation pluriannuelle pour le grand âge.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une vingtaine d’organismes impliqués dans l’accompagnement des personnes âgées se mobilisent jeudi 16 octobre pour une meilleure prise en charge des seniors (Photo d'illustration). (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)
Une vingtaine d’organismes impliqués dans l’accompagnement des personnes âgées se mobilisent jeudi 16 octobre pour une meilleure prise en charge des seniors (Photo d'illustration). (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

Une vingtaine de fédérations et d'organismes impliqués dans l'accompagnement du grand âge se mobilisent jeudi 16 octobre dans les maisons de retraite et sur les réseaux sociaux, avec comme slogan "Les vieux méritent mieux". Ils alertent sur l’inaction politique face au vieillissement de la population et réclament une loi de programmation pluriannuelle pour le grand âge, alors que dans les dix prochaines années, le nombre de Français de plus de 85 ans va bondir de 48%.

Exemple à l'Ehpad La Caravelle, à Saint-Soupplets, en Seine-et-Marne : dans cette commune de 3 000 habitants, l'établissement, haut de trois étages, dispose d'un jardin et d'une grande salle commune pour les animations et les repas. Nicole, 82 ans, y vit depuis un an. Après la mort de son mari, il n'était plus possible pour elle de rester seule à domicile : "J'avais des crises d'angoisse, des pertes d'équilibre, j'ai préféré rentrer ici. Il y a toujours une bonne ambiance et c'est sympa. Moi, j'admire le personnel, toujours disponible, toujours souriant et attentionné", confie l'octogénaire.

"Il faut que la loi bouge"

En face, Magali Didier sourit, en effet : "On vous remercie ! Ça fait toujours plaisir de recevoir des compliments. M'occuper des personnes âgées, c'est ma passion. Je ne pourrais pas faire autre chose", témoigne l'aide-soignante, très investie dans son métier. Elle fait partie des 42 salariés de l’établissement. Et avec 11 ans d’ancienneté, elle constate une crise des vocations chez les plus jeunes. 

"C'est quand même très, très dur. Si on n'a pas de patience, il ne faut pas venir. Je pense que c'est comme ça dans tous les Ehpad, malheureusement, le personnel est très difficile à trouver".

Magali, aide-soignante

à franceinfo

À cause des salaires et de certaines contraintes horaires, les recrutements sont difficiles, confirme la directrice de l’établissement, Gaëlle Edinval. Depuis son arrivée il y a deux ans, elle a constamment des postes à pourvoir. "Maintenant, on recrute des personnes et on croise les doigts pour qu'elles restent, confie-t-elle. Il faut que les lois bougent, que nos conventions collectives soient revues en prenant en compte l'inflation. Mais il faut que la loi le permette ! Il faut que la reconnaissance des professionnels en Ehpad soit reconnue car, à un moment donné, les employeurs aussi ont leurs limites".

Et Gaëlle Edinval de conclure : "Au-delà des problèmes de recrutement du personnel, d'augmentation de salaire et de tout ça, il y a aussi le financement des Ehpad eux-mêmes", pointe la directrice d'établissement. L’an dernier en France, 65 % des établissements ou des services sociaux pour les personnes âgées ont terminé avec des comptes dans le rouge, 70 % manquent de personnel. Or il y a urgence : le nombre de Français de plus de 85 ans va bondir de 48 %, dans les 10 ans à venir.

Les professionnels du grand âge se mobilisent pour que "les lois bougent" : le reportage d'Anne Le Gall

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