Grève des pharmaciens : rideaux baissés dans la plupart des officines ce samedi

Publié le 16/08/2025 21:26 Mis à jour le 16/08/2025 21:55

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France 2 - A. Brignoli, P. Vaireaux, N. Thévenot - Édité par l'agence 6Medias

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Neuf officines sur dix étaient fermées, ce samedi 16 août en France. Une mobilisation d'une ampleur inédite, afin de protester contre la baisse des revenus des pharmaciens sur la vente des médicaments génériques. Selon le principal syndicat, 6 000 communes pourraient perdre leur unique pharmacie à cause de la mesure.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Ce samedi 16 août, difficile de trouver une pharmacie ouverte en France. Cécile et son compagnon n'en sont pas à leur premier coup d'essai. "Dans le sud du Vaucluse, j'en ai fait plusieurs. Entre celles qui sont fermées et celles qui n'ont pas mon traitement, je n'ai pas trouvé de solution. Là, je suis en balade à La Ciotat. Là, encore moins de chance, parce que toutes les pharmacies sont fermées", déplore-t-elle.

En effet, les 13 officines que compte La Ciotat (Bouches-du-Rhône) ont baissé le rideau ce samedi. "Je pense qu'il y a des pharmacies de garde aux alentours, pas très loin, et éventuellement l'hôpital ou appeler le 15, mais je reconnais que c'est bien embêtant", réagit une femme. "Je comprends la démarche, parce qu'il s'agit de leur marge bénéficiaire, il s'agit de rémunérer du personnel, il s'agit d'avoir un service public", ponctue un homme.

Baisse des remises commerciales sur les médicaments génériques

En cause en effet, une mobilisation nationale des pharmaciens. Stéphane Pichon, le président de l'Ordre des pharmaciens PACA-Corse est de ceux qui font grève. Le téléphone est en surchauffe, mais il résiste tant bien que mal. "Si je prends le téléphone, c'est fini, j'ouvre. Le but est de montrer aux gens la difficulté d'obtenir des médicaments quand les pharmacies sont fermées", dit-il.

Il dénonce une décision de l'État : la baisse des remises commerciales dont bénéficient les pharmacies sur les médicaments génériques. La remise, de 40% aujourd'hui, passera à 30% dès la rentrée puis 20 % en 2027. Pour une boîte d'ibuprofène, le prix d'achat en laboratoire est de 1,10 euro. En septembre, il sera de 1,43 euro. "Ça ne paraît rien au niveau de la boîte, mais pour nous, ce sont des volumes. C'est sur les volumes annuels que nous gagnons notre vie. À terme, c'est un préparateur qui sera licencié", déclare Stéphane Pichon.

L'intersyndicale des pharmaciens envisage d'autres mouvements, comme la fermeture des officines le 18 septembre prochain.