On vous explique pourquoi la plupart des pharmacies seront fermées jeudi, en parallèle de la grève du 18 septembre
Plus de neuf officines sur dix pourraient baisser le rideau pour la journée. Les pharmaciens dénoncent la baisse des remises commerciales sur les médicaments génériques, destinée à réduire les dépenses de santé et qui menace leur activité selon eux.
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Un mouvement spécifique à la profession, rattrapé par le contexte social. Plus de neuf pharmacies sur dix comptent rester fermées jeudi 18 septembre, dans le cadre d'une "journée d'interpellation" auprès du public et des élus. Les pharmaciens dénoncent la baisse des remises commerciales sur les médicaments génériques, entrée en vigueur le 1er septembre et destinée à réduire les dépenses de santé dans un contexte budgétaire délicat. Ils estiment que cette mesure pourrait entraîner la fermeture de pharmacies et la perte de nombreux emplois. Après une première mobilisation en août, les pharmaciens ont prévu de manifester dans tout le pays. Franceinfo fait le point sur cette gronde, qui tombe le même jour que la journée de grève interprofessionnelle organisée par les centrales syndicales.
Combien de pharmacies seront fermées ?
La quasi-totalité des pharmacies du territoire ont prévu de baisser le rideau jeudi : 98% des officines seront en grève, selon un sondage réalisé par la FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France) et l'Uspo (Union de syndicats de pharmaciens d'officine). Après une première mobilisation en août, les organisations de pharmaciens (FSPF, Uspo, UNPF, Federgy, UDGPO) ont d'ailleurs appelé les apothicaires et leurs salariés (préparateurs, magasiniers...) à "faire le plus de bruit possible" en organisant des manifestations locales. Quatre-vingt-quatre appels à manifestations ont été recensés à travers le pays. A Paris, un rassemblement est prévu aux Invalides, avant le départ d'un cortège vers le ministère de la Santé, à midi.
Certaines officines, réquisitionnées par les préfectures pour assurer les gardes, resteront toutefois ouvertes. Il est possible de savoir lesquelles en consultant le site de l'Agence régionale de santé (ARS) de votre département.
Pourquoi les pharmaciens se mobilisent-ils ?
Les pharmaciens protestent contre la baisse des remises commerciales sur les médicaments génériques, qui "menace la viabilité économique de nombreuses officines" selon le communiqué de leur intersyndicale. Le gouvernement a décidé en août, via un arrêté publié au Journal officiel, de réduire le taux maximum des remises accordées par les laboratoires aux pharmaciens sur ces médicaments. Depuis le 1er septembre, elles ne peuvent pas dépasser 30% du prix du générique, contre 40% jusqu'ici. Et ce plafond doit encore baisser pour atteindre 20% en 2027.
Ces rabais sont autorisés pour encourager la distribution de génériques par rapport aux médicaments sous brevet, car les premiers coûtent moins cher à la Sécurité sociale. Celle-ci les rembourse aux officines au plein tarif, ce qui fait des remises un élément central de la rémunération des pharmaciens. Le gouvernement affirme aux représentants de la profession qu'une baisse du plafond de 40 à 30% représente 4 000 euros de pertes annuelles par pharmacie, rapporte l'Uspo au média spécialisé Le Moniteur des pharmacies. Mais l'organisation, comme les autres syndicats, assure que le manque à gagner sera bien plus important, entre 15 000 et 30 000 euros par an selon les estimations.
Cette mesure décidée par le gouvernement est destinée à faire des économies. L'Etat veut pousser les industriels qui accordent des rabais à baisser le prix de leurs médicaments génériques afin de réduire les dépenses de santé de l'Etat. L'intersyndicale des pharmaciens dénonce une "décision mortifère" et prévient que "le rétablissement du plafond de remises de 40% est un préalable indispensable" pour discuter d'un nouveau modèle de rémunération avec le gouvernement. Les syndicats souhaitent aussi que le niveau des remises ne soit plus fixé par simple arrêté ministériel, mais via un texte de loi.
Que craignent-ils ?
Dans un courrier adressé aux députés et au Premier ministre, le Conseil national de l'ordre des pharmaciens estime que la baisse des remises sur les médicaments génériques "risque d'entraîner de nombreuses fermetures". Béatrice Clairaz, porte-parole de l'Union nationale des syndicats de pharmaciens d'officine (l'Uspo) a avancé sur France Inter le chiffre de 5 000 à 6 000 fermetures "dans les trois ans", alors que la France compte un peu plus de 20 000 pharmacies, selon la Cour des comptes. Cette décision "va signer la mort d'un bon nombre d'officines dans tous les territoires", estime la porte-parole de l'Uspo, qui souligne le risque de créer des "déserts pharmaceutiques".
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