Les traitements psychotropes pour les patients atteints de TDAH ont peu d'effets secondaires sur le cœur, selon une étude

Les résultats d'une étude scientifique "suggèrent que les avantages de la prise de ces médicaments l'emportent sur les risques", selon le CHU et l'université de Toulouse.

Article rédigé par franceinfo
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Pour traiter les TDAH, les psychiatres peuvent prescrire des médicaments psychotropes. (ANTOINE ARRAOU / MAXPPP)
Pour traiter les TDAH, les psychiatres peuvent prescrire des médicaments psychotropes. (ANTOINE ARRAOU / MAXPPP)

Les traitements psychotropes, parfois controversés, pour les patients atteints de troubles de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ont en réalité de faibles effets secondaires sur le cœur, rapporte France Inter dimanche 13 avril, après consultation d'une étude internationale menée notamment avec le CHU de Toulouse et publiée le 6 avril dans la revue scientifique The Lancet Psychiatry. Environ 5% des enfants et adolescents souffrent de TDAH en France et dans le monde.

Les chercheurs ont analysé les effets secondaires à court terme de tous les médicaments utilisés dans le monde pour traiter le TDAH. L'échantillon de données comportait "102 essais contrôlés randomisés [méthode de référence pour évaluer l'impact d'une intervention en santé], incluant un total de 22 702 participants atteints de TDAH". "Corroborées par d'autres études", ces nouvelles découvertes "suggèrent que les avantages de la prise de ces médicaments l'emportent sur les risques", annoncent le centre hospitalier universitaire (CHU) et l'université de Toulouse.

"Risque légèrement accru d'hypertension"

"Nous avons constaté une augmentation globale faible de la pression artérielle et du pouls pour la majorité des enfants prenant des médicaments pour le TDAH", expliquent Samuele Cortese, pédopsychiatre et chercheur à l'université de Southampton (Royaume-Uni), et Alexis Revet, pédopsychiatre au CHU de Toulouse. "D'autres études montrent des bénéfices clairs en termes de réduction du risque de mortalité et d'amélioration des performances scolaires, avec un risque légèrement accru d'hypertension, mais pas d'autres maladies cardiovasculaires", détaillent les chercheurs.

Sans traitement, les patients atteints de TDAH peuvent souffrir "de comorbidités psychiatriques", de voir être compromise leur "réussite scolaire" ou leur "niveau d'études", ou de voir se "développer à un moment une addiction", ajoute Alexis Revet au micro de France Inter.

D'autres effets secondaires ?

Le prochain objectif des chercheurs est désormais de savoir si un groupe de patients qui souffrent de TDAH est plus susceptible qu'un autre d'avoir des effets secondaires en prenant ces médicaments. "Bien qu'il soit actuellement impossible d'identifier ces individus à risque plus élevé, des efforts basés sur des approches de médecine de précision devraient fournir des informations importantes à l'avenir", déclarent Samuele Cortese et Alexis Revet.

Même si les conclusions de cette étude se veulent rassurantes, Alexis Revet rappelle que la prise de ces médicaments sous prescription nécessite "une surveillance des paramètres cliniques, notamment le pouls et la tension artérielle avant l'initiation du traitement et à chaque changement de dose et si possible tous les six mois". Les scientifiques soulignent enfin que la prise de médicaments ne suffit pas. La priorité pour traiter les troubles de l'attention et l'hyperactivité reste l'accompagnement humain et la psychoéducation, un processus permettant à une personne d'acquérir des informations et une compréhension sur sa propre maladie.

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