Hausse des intoxications au gaz hilarant : "Les jeunes ne consomment plus simplement une petite dose", alerte le secrétaire général d'Addictions France

Sur France Inter, le secrétaire général d'Addictions France regrette une augmentation de la quantité de gaz hilarant ingéré par les jeunes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une personne tient des cartouches de protoxyde d'azote à Paris, le 19 mai 2021. (MYRIAM TIRLER / HANS LUCAS / AFP)
Une personne tient des cartouches de protoxyde d'azote à Paris, le 19 mai 2021. (MYRIAM TIRLER / HANS LUCAS / AFP)

"Les jeunes ne consomment plus simplement une petite dose", alerte, jeudi 17 avril, auprès de France Inter Hervé Martini, médecin addictologue et secrétaire général de l'association Addictions France, alors que les intoxications au protoxyde d'azote ou "gaz hilarant" continuent à progresser en France selon les autorités sanitaires.

"Il y a non seulement une augmentation de la fréquence de la consommation, mais aussi de la quantité", estime le spécialiste auprès de France Inter. "Les jeunes ne consomment plus simplement une petite dose, ils vont multiplier les consommations et s'exposent à des complications beaucoup plus sévères qui sont maintenant retrouvées via les services d'urgences ou les centres antipoison".

Des troubles neurologiques, des atteintes de la moelle épinière...

Les autorités sanitaires ont en effet recensé plus de 750 cas en 2023 dans les centres antipoison, un chiffre en augmentation de 30% par rapport à l'année précédente. "Il y a des complications immédiates, qui sont des complications de troubles neurologiques : confusions, vertiges, etc", explique Hervé Martini. "Mais il y a aussi des complications lorsqu'on consomme de manière chronique, avec des atteintes de la moelle épinière, ce qui est dramatique puisque ça va entraîner des troubles de la marche, des difficultés de coordination. Cela peut aller jusqu'à des décès lorsqu'il y a une consommation massive de protoxyde d'azote".

Ce gaz, souvent qualifié d'"hilarant", sert normalement en cuisine, par exemple dans les siphons à chantilly. Mais il fait l'objet d'un usage récréatif, en particulier chez les adolescents et jeunes adultes, dont les conséquences neurologiques peuvent être graves et durables. Sa popularité va croissante et les autorités sanitaires s'en étaient déjà inquiétées voici deux ans. Leurs derniers chiffres, qui remontent à 2023, confirment que le phénomène prend de l'ampleur.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.