Le nombre d'adolescentes et de jeunes femmes hospitalisées pour tentatives de suicide et automutilations continue d'augmenter

Selon la Drees, cette hausse mesurée en 2024 s'inscrit dans une brutale dégradation de la santé mentale depuis 2010, accentuée par la crise sanitaire.

Article rédigé par franceinfo
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Une jeune femme souffrant de troubles du comportement alimentaire à l'hôpital de jour Barbara, à Nantes (Loire-Atlantique), le 20 mai 2025. (LOIC VENANCE / AFP)
Une jeune femme souffrant de troubles du comportement alimentaire à l'hôpital de jour Barbara, à Nantes (Loire-Atlantique), le 20 mai 2025. (LOIC VENANCE / AFP)

Alors que le gouvernement a dévoilé son "plan santé mentale" pour renforcer la psychiatrie et mieux prendre en charge les troubles psychiques, de nouveaux chiffres viennent confirmer l'urgence de la situation. Le nombre d'adolescentes et de jeunes femmes hospitalisées pour tentatives de suicide et automutilations a de nouveau progressé en 2024, selon un bilan de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), publié mercredi 18 juin.

Que ce soit en service de soins somatiques ou en psychiatrie, la tendance est à la hausse. En hospitalisation classique, elle est particulièrement marquée chez les très jeunes filles âgées de 10 à 14 ans avec une progression de + 22% entre 2023 et 2024 tandis qu'elle atteint +14% chez les 15-19 ans, relève la Drees dans un communiqué. En psychiatrie, près de 12 000 femmes, dont la moitié ont moins de 30 ans, ont été hospitalisées en 2024 avec un diagnostic renseigné de geste auto-infligé (tentative de suicide, scarifications, brûlures, coups contre un mur), précise la Drees. 

"Le mésusage des réseaux sociaux" en cause

Selon l'organisme, "la brutale dégradation de la santé mentale d'une importante minorité d'adolescentes et de femmes de moins de 30 ans est un phénomène international apparu dans les années 2010, que la crise sanitaire de 2020 parait avoir accentué". Parmi les causes identifiées, "une hypothèse semble se démarquer : le mésusage des réseaux sociaux et les agressions spécifiques à cette population qui peuvent y avoir lieu", indique la Drees. Elle appelle toutefois à des travaux plus complets pour estimer à quel point les augmentations chez les jeunes femmes sont pour partie le fait d'hospitalisations réitérées d'une année sur l'autre.

Dans une interview sur France 2, mardi 10 juin, Emmanuel Macron a répété sa volonté d'"interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans". Le président attribue en partie à ces plateformes une hausse de la violence de la jeunesse

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