Baisse de la consommation de vin dans le monde : "On est encore des buveurs excessifs en France", juge un psychiatre spécialisé en addictologie

La consommation mondiale de vin a de nouveau reculé en 2024, de 3,3%, à son plus bas niveau depuis 1961, d'après l'Organisation internationale du vin.

Article rédigé par franceinfo
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Photo d'illustration (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)
Photo d'illustration (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

"On est encore des buveurs excessifs en France", juge, mercredi 16 avril, sur franceinfo Laurent Karila, psychiatre, spécialisé en addictologie, après la publication par l'Organisation internationale du vin mardi d'une estimation selon laquelle la consommation mondiale de vin a de nouveau reculé en 2024, de 3,3%, à son plus bas niveau depuis 1961. Selon Laurent Karila, il n'y a pas à proprement parler d'addiction au vin en particulier mais "une addiction à l'alcool." "Globalement les gens ont diminué leur consommation d'alcool, mais il reste globalement beaucoup de problèmes."

"C'est toujours une bonne nouvelle de se dire qu'il y a une baisse de la consommation globale, quels que soient les produits", assure l'auteur du podcast AddiKtion qui aborde tous les types d’addiction (alcool, cannabis, cocaïne, sexe, jeu d’argent, écran, tranquillisant etc.). Mais cette bonne nouvelle cache, selon lui, une hausse de la consommation d'autres alcools, comme "la bière, les alcools forts ou les mélanges alcool / boisson sucrée".

"Pas plus de deux verres par jour, pas tous les jours"

Laurent Karila remarque ce qu'il appelle "un effet générationnel". "On voit que les femmes entre 20 et 40 ans dynamiques vont plutôt consommer des cocktails, mais aussi du vin, rosé, blanc ou rouge. Chez les hommes, on retrouve tous les types d'alcool". D'après lui, on peut parler de "buveur excessif" à partir du moment où l'on dépasse les recommandations de Santé Publique France : "Pas plus de deux verres par jour, pas tous les jours, et, lors d'une fête, pas plus de quatre verres d'alcool. Sachant qu'un verre standard c'est 10g d'alcool." "Quand on est au-dessus et qu'on répète ces modalités de consommation, on est dans l'excès", juge le psychiatre.

Il appelle aussi à mieux sensibiliser aux dangers de la consommation d'alcool et ce dès l'enfance. "Plus on est exposé tôt à une substance, plus il y a un risque", assure Laurent Karila. "Il vaut mieux exposer le plus tard possible nos enfants et nos adolescents à l'alcool. Il faut parler de l'alcool très tôt."

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