Scandale des eaux en bouteille Nestlé : Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée, décline la convocation d'une commission d'enquête sénatoriale

Une opération de lobbying menée au plus haut niveau de l'Etat a permis au groupe d'obtenir du gouvernement, en février 2023, une dérogation pour contourner la loi, en utilisant des filtres interdits dans ses usines.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, le 23 décembre 2024 à Paris. (ABDUL SABOOR / AFP)
Le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, le 23 décembre 2024 à Paris. (ABDUL SABOOR / AFP)

Alexis Kohler aux abonnés absents. Le secrétaire général de l'Elysée a décliné la convocation d'une commission d'enquête sénatoriale sur le scandale des eaux en bouteille Nestlé, invoquant le motif de "séparation des pouvoirs" à la veille de son audition, a annoncé, lundi 7 avril, l'Elysée. Ce très proche collaborateur d'Emmanuel Macron, qui s'apprête à quitter ses fonctions, devait être entendu par les sénateurs mardi après-midi, dans le cadre de cette commission d'enquête créée en novembre à la suite des révélations de la cellule investigation de Radio France et du journal Le Monde sur des traitements possiblement illicites d'eaux minérales.

De nouveaux échanges, dévoilés par le Sénat, avaient confirmé l'existence de contacts rapprochés entre le bras droit d'Emmanuel Macron et les dirigeants de Nestlé. "Monsieur le secrétaire général, il apparaît que la présidence de la République a été approchée à plusieurs reprises par le groupe Nestlé, (...) que vous avez suivi au moins une partie du dossier" et "ménagé des facilités de contacts à Nestlé au sein des administrations", avait affirmé fin mars Laurent Burgoa, sénateur LR du Gard et président de la commission d'enquête.

Déjà un refus face à l'Assemblée

Comme la cellule investigation de Radio France et le journal Le Monde l'avaient révélé, cette opération de lobbying menée au plus haut niveau de l'Etat et débutée en 2021, a permis au groupe Nestlé d'obtenir du gouvernement, en février 2023, une dérogation pour contourner la loi, en utilisant des filtres interdits dans ses usines.

Ce n'est pas la première fois qu'Alexis Kohler refuse d'être entendu par des parlementaires. En février, c'était déjà le cas avec la commission des finances de l'Assemblée nationale, qui enquête sur le dérapage des finances publiques. Cette commission des finances a d'ailleurs donné son feu vert à d'éventuelles poursuites pénales.

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