Adrien Rabiot : le Duc, sa mère et leurs rapports compliqués avec les sélectionneurs et dirigeants de clubs
Alors que la Ligue 1 vient tout juste de reprendre, l’OM fait la une de l’actualité en raison de l'affaire Rabiot. Mêlé à une bagarre dans les vestiaires avec un coéquipier la semaine dernière, le joueur a été placé sur la liste des transferts.
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Il est d'abord connu pour ses prouesses sportives. Puissant, technique, polyvalent, il marque des buts, notamment de la tête et effectue des passes décisives. Le milieu de terrain a une carrière et un palmarès impressionnants. À 30 ans, Adrien Rabiot a passé plus de la moitié de sa vie sur les terrains, et il a sans doute autant de talent que de confiance en lui.
Après de brefs passages dans des clubs étrangers et français, il intègre le centre de formation du Paris Saint-Germain à l'âge de 15 ans. Au cours des saisons il devient un joueur essentiel du dispositif du club, où sa taille et ses longs cheveux bouclés lui valent d’être surnommé "le Duc" par les supporters. Mais son surnom est peut-être aussi dû à son comportement, parfois qualifié d'enfant gâté. Retards, caprices, il n'est pas satisfait de son temps de jeu et le fait savoir dans les médias, ce qui suscite la colère du staff et de la direction du PSG. Le conflit se tasse, le footballeur travaille, le président du club l'encense.
"C'est un grand joueur, pour moi. Un des meilleurs joueurs en France, au milieu de terrain. Il est intelligent, grand, beau gosse..."
Nasser al-Khelaifi, président du PSG
Au même moment, il est appelé en équipe de France. Mais là aussi, son orgueil lui joue des tours. Réserviste, il n’est pas retenu pour l'Euro 2016. Alors lorsque le sélectionneur lui demande de nouveau de remplir ce rôle un peu ingrat pour la Coupe du Monde 2018, il lui envoie un email de refus. Didier Deschamps est consterné. "Je peux comprendre l'immense déception, réagit le sélectionneur. Mais de là à prendre une telle position... On parle d'un jeune joueur, qui était dans le groupe France. Il s'auto-exclut de lui-même."
L'affaire lui vaudra d'être écarté de la sélection nationale pendant deux ans. "Ça lui permettra de mûrir, de réfléchir", conclut Didier Deschamps.
Mais ce n'est pas la fin des polémiques pour Adrien Rabiot. Il est de ces footballeurs dont on parle davantage en dehors des terrains, souvent pour des histoires de renégociations de contrat, de prolongation, de prétentions salariales excessives, bref : de litiges avec ses employeurs successifs. C'est ce qui lui vaut, tout jeune, dès ses 13 ans, de revenir de Manchester City après six mois alors qu'il avait signé pour six ans et qui justifiera son départ du PSG en 2019, après des conflits à répétition avec la direction, ce qui fait naître l'animosité des fans du club parisien.
L'omniprésence de Véronique, sa mère et agent gérant sa carrière
C'est elle qui négocie son départ pour la Juventus de Turin, qui cinq ans plus tard réclame une hausse de salaire pour la prolongation du contrat. Sans succès. Adrien Rabiot, qui percevait l'une des rémunérations les plus conséquentes du championnat italien, se retrouve sans contrat. Il signe finalement à l'Olympique de Marseille pour moitié moins d'argent.
Certains la jugent trop présente, envahissante, autoritaire. D'autres la considèrent comme l'un des artisans du succès de son fils, qui prend toujours sa défense. "C'est même un bouclier pour moi, dit Rabiot de sa mère. Elle est là pour s'occuper de tout ce qui est extra-sportif, et faire des sorties dans la presse quand il le faut."
"Elle m'a toujours protégé, et c'est aussi pour ça que j'ai pu avancer de cette manière et réussir."
Adrien Rabiotà propos de sa mère
Chez les Bleus aussi, l'omniprésence de Véronique Rabiot dans les gradins et en coulisse fait parfois des vagues. Comme lors de l'Euro 2021, lorsque la France est éliminée aux tirs au but face à la Suisse. La presse rapporte alors un comportement inapproprié de la part de la mère du numéro 14, et des échanges virulents avec les familles de Paul Pogba et Kylian Mbappé.
En mars dernier, à l’occasion du match contre l'OM, les supporters du PSG s'en prennent à l’ancienne star du club qualifié de traître, mais aussi à sa mère, sur des banderoles injurieuses et dans des chants. Véronique Rabiot monte au créneau : "Qui en parle ? Qui se lève ? Les féministes se lèvent-elles pour dire 'Comment se fait-il qu'on la traite de salope' ? Elle est où, la ministre des Sports ? On ne l'entend pas."
Depuis le début de ce qu’on appelle désormais l'affaire Rabiot à Marseille, c'est de nouveau la conseillère du joueur qui se fait entendre, dénonçant une "sanction disproportionnée" par rapport à ce qu'il s'est passé.
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