Un accord pour colmater le déficit est-il possible ?
En plein conflit sur le projet de loi El Khomry sur la réforme du droit du travail, les partenaires sociaux se retrouvent ce matin pour discuter d’un autre sujet sensible, le régime d’assurance–chômage.
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Possible, oui, mais ce serait alors vraiment un accouchement dans la douleur, Fabienne, et pour une première raison, assez paradoxale, c’est que les partenaires sociaux terminent eux aussi le quinquennat de François Hollande dans un état d’extrême fébrilité. Une situation paradoxale, puisqu’à peine élu, le président avait affirmé vouloir miser sur la mise en dynamique des corps intermédiaires, fidèle à une vision très social-démocrate des relations sociales, et plus largement de la démocratie sociale. Quatre ans plus tard, et 600 000 chômeurs en plus, les partenaires sociaux – les patrons comme les syndicats de salariés, semblent divisés, affaiblis, à bout de souffle, sans idées neuves, et comme dépassés par la situation. Ils sont comme aspirés par la crise de défiance qui frappe la gauche face à l’absence de résultats. Ballotés au rythme des tiraillements de la majorité, les partenaires sociaux n’ont pas su défendre un agenda, une stratégie, une autonomie, des propositions. Cela confirme une règle étrange : les relations avec la gauche au pouvoir restent décidément bien compliquées pour les syndicats de salariés.
Un accord sur l’Unedic sera aussi difficile car il y a des mesures douloureuses à prendre…
C’est la seconde raison pour laquelle un accord sur l’assurance – chômage ne va pas de soi. Les partenaires sociaux sont responsables des règles et de la gestion du système qui indemnise les chômeurs, il leur revient donc trouver des solutions à un endettement qui ne cesse de croître, 26 milliards d’euros à la fin 2015. Cette fois encore, ils n’ont le choix qu’entre des mesures douloureuses comme raccourcir la durée d’indemnisation des chômeurs, introduire la dégressivité des indemnités ou en réduire le montant. Le gouvernement a mis les partenaires sociaux sous pression, en sacralisant le dialogue social par temps de crise. Alors que partout ailleurs, même dans des pays où le dialogue social est une tradition vivace, ce sont les politiques qui ont assumé les mesures les plus sensibles.
Le gouvernement souhaite manifestement que les partenaires sociaux décident de la dégressivité des indemnités…
Oui, le gouvernement suggère une baisse de 25% des allocations chômage à partir du moment où le demandeur d’emploi atteint la moitié de sa période d’indemnisation. Cette mesure aurait des répercussions positives au plan comptable bien sûr, mais son efficacité reste très controversée : la dégressivité avait déjà été mise en place en 1992 puis abandonné en 2001 car son caractère incitatif pour la reprise d’un emploi semblait quasiment nulle. C’est en fait tout le système qu’il faudrait repenser : savez-vous par exemple, qu’un chômeur se voit proposer une formation seulement après plus de six déjà passés au chômage. C’est bien évidemment beaucoup trop long. Mais dans l’état où se trouvent les partenaires sociaux, on les voit mal prendre ce sujet à bras le corps. Au mieux, ce sera, une fois encore, une opération de rafistolage.
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