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Transports : comment expliquer l'augmentation du prix de la course VTC ?

Plateformes et chauffeurs se sont accordĂ©s sur un prix minimum de la course Ă  7€65. Les clients paieront un peu plus cher sur les petits trajets.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Manifestation de chauffeurs de VTC en octobre 2020. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)
Manifestation de chauffeurs de VTC en octobre 2020. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

C’est une premiĂšre en France. AprĂšs des mois de nĂ©gociations, les associations et syndicats de chauffeurs d'un cĂŽtĂ© et les plateformes qui les font travailler comme Uber, Heetch ou Bolt, ont rĂ©ussi à se mettre d’accord sur un prix minimum pour un trajet : 7€65 nets assurĂ©s aux chauffeurs, quel que soit la taille de la course, y compris les plus petites. Jusqu’alors, le chauffeur empochait entre 6 et 9 euros, en fonction des plateformes, certaines n'ayant pas attendu pour payer plus cher. L'accord de branche doit ĂȘtre signĂ© mercredi 18 janvier. 

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Le client va donc payer un peu plus cher ses déplacements. Chez Uber par exemple, la course minimum va augmenter de prÚs de 30% dÚs le 1er février. De 8 euros minimum, la somme passera à plus de 10 euros pour un petit trajet, sachant que la compagnie prend toujours une commission de 25%. 

Des avantages pour les plateformes

Si l'on en croit les plateformes, cet accord servira Ă  amĂ©liorer les conditions de travail des chauffeurs, qui ne sont pas salariĂ©s mais indĂ©pendants, une maniĂšre de mieux les rĂ©munĂ©rer et de les fidĂ©liser en pĂ©riode d'inflation. Mais le but est aussi d'inciter les chauffeurs Ă  prendre de petites courses de quelques kilomĂštres. Ceux-ci prĂ©fĂšrent bien souvent prendre des trajets plus longs qui leurs rapportent plus, un problĂšme pour les plateformes qui perdent des clients. Grace Ă  ce prix minimum, elles espĂšrent donc augmenter les rotations et baisser le temps d’attente de quelques minutes pour les clients. Qui plus est, c'est une façon de se mettre d’accord sur un prix et de limiter la concurrence. 

Certaines associations jugent pourtant ce prix trop bas. Sur les sept grandes associations de chauffeurs, trois refusent de signer : elles souhaitent qu'un revenu minimum pour les chauffeurs soit discutĂ©, au-delĂ  du seul prix de la course. MĂȘme sans leurs signatures, l’accord devrait ĂȘtre majoritaire et s’appliquer, marquant ainsi un dĂ©but de rĂ©gulation d’un secteur longtemps considĂ©rĂ© comme un far west et qui reprĂ©sente aujourd'hui plus de 40 000 chauffeurs.

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