Plan sociaux chez ArcelorMittal : le gouvernement va-t-il nationaliser ?

Le groupe sidérurgique ArcelorMittal envisage de supprimer 600 emplois en France. Ce sont essentiellement le Nord et l'Est du pays qui sont touchés. Et de plus en plus de voix commencent à demander une "nationalisation".

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les syndicats d'ArcelorMittal parlent de "tsunami social et industriel" après l'annonce de la suppression de 600 emplois en France, le 23 avril 2025. (SAMI BELLOUMI LA VOIX DU NORD / MAXPPP)
Les syndicats d'ArcelorMittal parlent de "tsunami social et industriel" après l'annonce de la suppression de 600 emplois en France, le 23 avril 2025. (SAMI BELLOUMI LA VOIX DU NORD / MAXPPP)

Les syndicats l’ont appris mercredi 23 avril lors d’une réunion extraordinaire des représentants du personnel. Les projets de plans sociaux concernent sept usines d'ArcelorMittal : Dunkerque, Desvres, Mardyck, Florange, Basse-Indre, Mouzon et Montataire. Des sites de production et de transformation, pas uniquement des hauts-fourneaux, qui emploient un peu plus de 7 000 personnes. Les postes touchés sont dans ce que l’on appelle les fonctions support (commercial, informatique, marketing). Des fonctions qui vont être délocalisées en Inde. Et la production serait également concernée : probablement 400 postes sur le total de 600.

Le directeur général d’ArcelorMittalFrance assure qu’il est trop tôt pour chiffrer précisément le nombre de personnes concernées. Bruno Ribo renvoie au processus d’orientation-consultation qui doit débuter la semaine prochaine avec les organisations syndicales. Les opportunités de reclassement à l’intérieur du groupe seront privilégiées, mais la situation est grave. Les syndicats, dont la CGT, parlent d’un projet "incohérent" et "incompréhensible", invoquant un "tsunami social et industriel".

Le projet de décarbonation à Dunkerque suspendu mais pas abandonné

Les raisons invoquées par la direction est la crise historique que traverse l’acier européen. L'énergie est  chère  et c'est une industrie très consommatrice d’électricité pour les hauts-fourneaux et la demande d’acier est à son plus bas historique. La tension est trop forte face à la concurrence internationale. Sans parler des contraintes environnementales imposées par l’Europe à son industrie qui jouent contre elle face à une production chinoise bien moins vertueuse. Et puis, ce qui n’était pas prévu et s’ajoute à la crise, les nouvelles taxes douanières imposées par Donald Trump sur l’acier importé sur le sol américain.

ArcelorMittal-France veut tenter de limiter la casse en maintenant son projet de décarbonation du site de Dunkerque. Ce projet est pour l’instant suspendu vu le contexte, mais pas abandonné. Un investissement proche de deux milliards d’euros auquel l’État apportera 850 millions si la drection passe réellement à l’acte. Pour référence, face à cette crise de l’acier qui touche toute l’Europe, le gouvernement britannique vient de prendre le contrôle des deux derniers hauts-fourneaux de British Steel menacés de fermeture au Royaume-Uni. Même si le plan de licenciements est abandonné, le mot '"nationalisation" reste sur toutes les lèvres.

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