La dette française s'est alourdie de 71 milliards d'euros au deuxième trimestre 2025

Avec un total qui a dépassé 3400 milliards d'euros depuis quelques jours, "l'Himalaya" de François Bayrou prend encore de la hauteur pour Sébastien Lecornu. Une hausse inexorable que le nouveau Premier ministre doit tenter de ralentir.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Montage avec capture d'écran de l'horloge de la dette publique, le 26 septembre 2025 à 8h. (photo : JOEL SAGET / AFP)
Montage avec capture d'écran de l'horloge de la dette publique, le 26 septembre 2025 à 8h. (photo : JOEL SAGET / AFP)

D'après la publication de l'Insee du jeudi 25 septembre, la dette atteint plus de 115,5% du PIB de la France, la richesse créée collectivement. Il y a encore un an, elle était à 112% du PIB. Ce qui inquiète surtout, c'est qu'après avoir grimpé de 40,2 milliards d'euros au premier trimestre, la dette s'est alourdie de 70,9 milliards au deuxième trimestre.

La France vit largement au-dessus de ses moyens, ce n'est pas nouveau. Mais, si notre dette grossit aussi rapidement, ces derniers mois, c'est aussi parce que les taux d'intérêt augmentent, car les investisseurs et créanciers font moins confiance qu'auparavant à l'emprunteur France. Celle-ci devient ainsi le mauvais élève de l'Europe. Sa dette augmente plus vite que celle de ses voisins. Et la charge de la dette, c'est-à-dire les seuls intérêts, frise désormais les 50 milliards d'euros annuels.

Une situation qui risque de se dégrader encore

Si on nous parle toujours d'économies, quand on regarde en détail, c'est surtout la dette de l'État qui augmente le plus. Au deuxième trimestre, ce sont 64 milliards d'euros qui se sont ajoutés. Sur cette même période, celle de la Sécurité sociale a pris presque 8 milliards supplémentaires. En revanche, du côté des collectivités locales, cela diminue très, très légèrement, avec 100 millions d'euros de moins.

Ces chiffres ont de quoi mettre sous pression Sebastien Lecornu qui tente de construire un budget pour 2026. La pression est d'autant plus forte que la situation risque de continuer à se dégrader dans les prochains mois. C'est bien ce que sanctionnait d'ailleurs l'agence de notation Fitch, qui a baissé la note de la France, vendredi 12 septembre. Notre incapacité à stabiliser notre dette dans les années qui viennent, faute de majorité politique claire, faute de consensus autour des économies à réaliser, des politiques à mener, faute de cohésion sociale aussi, pèse dans la balance.

Deux mobilisations déjà en vue

Il est difficile de donner tort à Fitch, alors que le Premier ministre, qui reconnaît être le plus faible locataire de Matignon de la Vème République, tente de négocier comme il peut un accord de non-censure avec les partis d'opposition, en particulier avec le PS.

Il doit aussi faire face aux syndicats qui, déçus par l'entrevue qu'ils ont eue avec lui mercredi 24 septembre, préparent déjà une nouvelle journée de mobilisation et de grève le 2 octobre prochain. Il ne faut pas non plus oublier la grogne du Medef, qui annonce un meeting le 13 octobre contre d'éventuelles hausses d'impôts.

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