Impôts : la réforme de l’abattement de 10% pour les retraités fera 1,4 million de perdants, selon l’Institut des politiques publiques

Autour d'un retraité sur douze paiera davantage d’impôt sur le revenu ou touchera moins de prestations sociales.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La réforme de l’abattement de 10% pour les retraités fera 1,4 million de perdants, selon l’Institut des politiques publiques (photo d'illustration). (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)
La réforme de l’abattement de 10% pour les retraités fera 1,4 million de perdants, selon l’Institut des politiques publiques (photo d'illustration). (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Petit rappel : dans le projet du Premier ministre François Bayrou qui doit être examiné à la rentrée à l’Assemblée nationale, en plus du gel des pensions décidé avec la fameuse "année blanche" fiscale, il y a la modification de l’abattement de 10% dont bénéficient les retraités dans le calcul de leurs revenus imposables. La mesure avait été mise en place en 1978 pour compenser les frais professionnels des retraités ayant toujours une petite activité.  À la place de cette ristourne de 10%, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a annoncé un abattement forfaitaire de 2 000 euros par retraité – 4 000 euros pour un couple – pour qu'ils déclarent moins de revenus au fisc.

Selon l’Institut des politiques publiques (IPP), cette formule pour calculer le revenu imposable serait de nature à pénaliser près d’un million et demi de personnes (1 400 000 précisément). Les personnes en question paieraient en effet plus d’impôts ou toucheraient tout simplement une moindre pension. Selon l'Institut, le remplacement de l’abattement de 10% par un forfait de 2 000 euros ne profiterait finalement qu’à environ 100 000 personnes, soit moins de 1% du total des retraités. Les retraités considérés comme les plus riches seraient mis à contribution sans forcément que les plus modestes soient compensés de manière significative.

Un gain d'un milliard d'euros espéré pour l'État

Cela veut-il dire que le gouvernement y gagnerait au change ? Oui, d’évidence, puisqu’il récupérerait globalement plus d’argent qu’aujourd’hui. Le gain espéré pour l'État serait d'un milliard d'euros, preuve que la réforme proposée à travers l'"année blanche" en 2026 se traduirait bien finalement par une hausse des impôts. Et il s’agit ici uniquement des retraités.

L’Institut des politiques publiques souligne également qu’il reste plusieurs points à préciser, par exemple savoir si le mode de calcul des revenus donnant droit à des prestations sociales serait lui aussi modifié. On parle là notamment des allocations de solidarité pour personnes âgées, les aides au logement, etc. De quoi alimenter de vifs débats au Parlement dès la rentrée. 

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