Aides aux entreprises : le gouvernement va mieux cibler les exonérations de cotisations entre bas et hauts salaires
Alors que les aides aux entreprises coûtent près de 200 milliards d'euros, beaucoup déplorent que le travail ne paie plus. Pour tenter de relancer l'économie du pays, la réforme prévue pour 2026 sur coût du travail devrait être adoptée, même si le gouvernement tombe.
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Un décret pour alléger le coût du travail en France est en passe d'être signé, puisqu'il est en consultation dans différents organismes comme les Urssaf, en ce début septembre. Il s'appliquera donc quel que soit le sort de François Bayrou. Ce décret concerne une réforme des exonérations de cotisations qui, parmi les aides de l'État aux entreprises, représentent un coût de 75 milliards d'euros chaque année.
L'objectif est d'alléger les cotisations sur les salaires, pour inciter les patrons à les augmenter. Les employeurs se plaignent que les charges sont trop lourdes pour pouvoir le faire. Quand ils veulent augmenter de 100 euros un employé, ils doivent payer plus du double, environ 240 euros.
Favoriser les emplois dans la propreté, la santé, le bâtiment, la grande distribution, l'industrie
Le gouvernement entend donc aider les employeurs, mais en ciblant surtout les salaires intermédiaires, un peu au-dessus du smic (1426,30 euros nets). Selon le décret, jusqu'à autour d'1,3 smic, soit 1 800 euros net, rien ne change, sachant que les charges sont quasi nulles. En revanche, le coup de pouce portera sur les salaires entre 1,3 environ et 1,8 smic, soit entre 1 800 euros et 2 600 euros nets, soit le gros de la classe moyenne, celle qui ne compte que sur son travail pour vivre, pas sur les aides, qui paie des impôts. Cela concerne des salariés de la propreté, de la santé, du bâtiment, de la grande distribution mais aussi de l'industrie.
Les aides aux entreprises ne vont pas pour autant augmenter. La manœuvre consiste à recalibrer ces aides. Certes, il donne un coup de fouet aux salaires jusqu'à 2 600 euros nets, pour tirer ces rémunérations vers le haut mais, par ailleurs, il retire des aides sur les plus hautes rémunérations.
Une réforme moins dure que prévu pour les patrons
Le projet de décret prévoit de stopper tous les allégements de cotisations pour les salaires, au-delà de trois fois le smic, soit 4 200 euros nets environ. De fait, pour les employés ou les cadres, ce sera un peu moins incitatif : cela peut se traduire par moins de revalorisations de salaires, moins d'embauches aussi. Les secteurs qui vont y perdre sont surtout la banque, l'assurance, l'informatique. Pour un patron, ce sera plus intéressant de recruter quelqu'un à 2 600 euros nets qu'au-delà.
Cela fait longtemps que ce recalibrage des aides est lancé. L'État devrait ainsi économiser un peu plus de 1,5 milliard d'euros, comme prévu dans le précédent budget. Il faut y voir une réponse politique au rapport du Sénat du mois de juillet, qui pointe les multiples soutiens aux entreprises. D'ailleurs, dans ce contexte, le patronat fait plutôt profil bas, car au fond, il s'attendait à perdre beaucoup plus sur ces allégements de charge.
Alors que des mouvements sociaux se préparent, des appels au blocage le 10 septembre, des grèves le 18, l'exécutif veut aller vite. Et pour cause, parmi les revendications des Gilets jaunes, il se souvient de l'exaspération de la classe moyenne, qui travaille et qui se voit déclassée. Une colère à laquelle se heurtent tous les politiques, bien au-delà de François Bayrou.
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