Accord commercial entre les États-Unis et l'Europe : qui a gagné ?
Le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont convenu dimanche à Turnberry, en Écosse, d’un accord douanier après des mois de tension sur les produits européens exportés aux États-Unis. Tout est-il réglé pour autant ?
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L'accord conclu dimanche en Écosse entre Donald Trump et Ursula von der Leyen a-t-il tout réglé sur les droits de douanes ? Non, loin s’en faut, au risque de doucher les espoirs des plus optimistes. Si la guerre commerciale semble écartée, il convient de rester prudent face à un Donald Trump retord et imprévisible, qui manie la ruse avec brio. Le diable se cache dans les détails et l’Europe, qui peut effectivement "respirer" après cet accord, doit se garder de tout optimisme béat car les menus détails de l’accord ne sont pas connus.
Dimanche en Écosse, alors qu’Ursula von der Leyen se félicitait de l’issue des discussions, c’est en réalité Donald Trump qui en a expliqué les contours : droits de douanes limités à 15% sur les produits importés aux États-Unis ; engagement de l’Europe d’investir 600 milliards de dollars supplémentaires sur le sol américain, et surtout, engagement de Bruxelles d’acheter sur trois ans pour 750 milliards de dollars (640 mds d'euros) d’énergie produite sur le sol américain pour remplacer le pétrole acheté à la Russie.
La somme n’est pas légère. De quelle énergie parlons-nous ? Les États-Unis produisent de l’énergie fortement carbonée (pétrole et gaz de schiste). Si l’Europe achète une telle énergie aux Américains, va-t-elle rester crédible face à ses engagements de décarbonation pris au nom de la transition environnementale ? Représentée par l'Allemande Ursula von der Leyen, Bruxelles vient d’accepter un accord très compliqué. Il sera intéressant de voir la réaction des organisations non gouvernementales écologistes.
Trump grand gagnant face à une Europe tétanisée
Washington semble donc déjà être le grand gagnant à plusieurs titres. Donald Trump est un homme d'affaires et le "deal maker" (négociateur) a raflé la mise : 15% minimum de taxes qui vont tomber dans les caisses publiques américaines à partir du 1er août, c’est trois fois plus qu'aujourd’hui puisque les produits européens importés aux États-Unis sont taxés aujourd’hui à hauteur de 4 à 5% en moyenne. Première victoire. En retour, l’Europe ne prend aucune mesure de rétorsion contre les produits américains importés chez nous. Deuxième victoire pour l’Amérique de Trump. Ce qui, au passage, arrange bien l’industrie automobile allemande dont les exportations vers les USA ne seront plus taxées à 27,5 mais à 15%.
Donald Trump a tordu le bras à Bruxelles pendant des mois de négociations et obtenu finalement gain de cause : des droits de douanes sur les produits européens supérieurs à ce qu’ils étaient auparavant, et une non-réaction de l’Europe, tétanisée faute de stratégie politique, industrielle et commerciale.
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