Droits de douane : le dollar s'envole face à l'euro après l'accord commercial entre l'UE et les Etats-Unis

Au lendemain de la signature d'un accord entre l'Union européenne et les Etats-Unis sur les droits de douane, le dollar amplifie ses gains face à l'euro, lundi 28 juillet. En fin d'après-midi, la devise américaine décollait de 1,06% par rapport à l'euro, à 1,1617 dollar. L'accord bénéficiera largement à l'économie américaine d'après les analystes, notamment via des investissements européens massifs. "Bien que l'accord manque de détails, il est largement perçu comme une victoire majeure pour l'administration Trump", résume Ricardo Evangelista d'ActivTrades, interrogé par l'AFP.

En vertu de cet accord négocié depuis la ville de Turnberry, en Ecosse, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président des Etats-Unis, Donald Trump, se sont accordés pour que les droits de douane grimpent à 15% pour les produits de l'UE exportés outre-Atlantique. La menace de taxes américaines de 30% dès le 1er août faisait trembler les exportateurs européens, de l'automobile à la pharmacie en passant par le vin. Par ailleurs, l'UE s'engage à acheter des armes et de l'énergie américaine. 

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La Russie évoque un "coup très dur" porté à l'industrie européenne. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a dénoncé, lundi, les risques d'une "désindustrialisation de l'Europe" et "un mouvement des investissements de l'Europe vers les Etats-Unis". Il a également évoqué les conséquences négatives sur "les prix de l'énergie", à la suite de l'engagement de l'UE envers le marché américain, afin de remplacer le gaz russe. 

Le ministère de l'Economie va réunir mercredi "les filières économiques" à Bercy. Les organisations patronales et les filières industrielles affectées "par les droits de douane américains" seront ainsi invitées à échanger pour évoquer "les conséquences", a précisé le ministère dans un communiqué. 

François Bayrou a fait part de sa déception. Le Premier ministre a regretté lundi "un jour sombre", où l'Europe, "une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission", sur X. Pour le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, cet accord "apportera une stabilité temporaire aux acteurs économiques (...) mais il est déséquilibré". S'il "a le mérite d'exempter de tarifs des secteurs clés pour l'économie française, comme l'aéronautique, les spiritueux ou les médicaments", l'accord "n'est pas satisfaisant et ne peut pas être durable", a-t-il ajouté sur X. "Cet accord n'est pas équilibré et donc il va falloir continuer à travailler", a abondé le ministre chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. 

Pour Viktor Orban, Donald Trump "a mangé Ursula von der Leyen au petit déjeuner." "Ce n'est pas Donald Trump qui a conclu un accord avec Ursula von der Leyen, c'est plutôt Donald Trump qui a mangé Ursula von der Leyen au petit déjeuner." Usant d'une formule choc, le Premier ministre hongrois a vivement critiqué l'accord intervenu dimanche, lequel est "pire" que celui obtenu en mai par le Royaume-Uni, selon Viktor Orban. Il s'exprimait lors d'une prise de parole transmise sur Facebook. 

Un "bon accord", estime Ursula von der Leyen. La patronne de l'exécutif européen a salué un "bon accord" qui apportera de la "stabilité." "C'est le plus grand de tous les accords", s'est félicité le président américain, qui a précisé que les produits pharmaceutiques n'étaient pas concernés. Les deux puissances économiques ont décidé de lever réciproquement leurs droits de douane "sur un certain nombre de produits stratégiques", dont les équipements aéronautiques. Le président américain a par ailleurs affirmé que l'UE allait "accepter d'acheter aux Etats-Unis pour 750 milliards de dollars d'énergie. Ils vont accepter d'investir aux Etats-Unis 600 milliards de dollars de plus que ce qu'ils investissent déjà".